Le système actuel est à l'agonie. Le taux de pénétration de l'assurance dans l'Aude, département qui subit régulièrement des aléas climatiques, est de 40 % ; c'est l'un des plus élevés de France. Or nombre des exploitants qui ont subi des pertes de récolte l'année dernière seront moins indemnisés en tant qu'assurés que s'ils ne l'étaient pas ! Il est donc absolument nécessaire d'amender ce système.
Je suis largement d'accord avec la proposition du Gouvernement : partager les risques est une nécessité absolue. Néanmoins, j'ai quelques réserves à formuler. On donne les clés du camion non seulement à l'État, mais aussi aux assureurs. L'an dernier, 300 exploitants ayant contracté une assurance auprès d'une certaine compagnie s'en sont vus privés au terme d'un chantage inadmissible : l'assureur exigeait qu'ils assurent également chez lui leur voiture, leur maison, leurs familles... Il faut rester vigilant, car nous n'avons pas affaire à des philanthropes ! Cette réforme est indispensable ; nos réserves sont surtout d'ordre budgétaire, il faudra davantage pour que le système proposé soit pérenne et couvre les plus petits exploitants.