Nous souscrivons tout à fait à ces propos.
On parle beaucoup des fameuses sessions de trois heures par an d'éducation à la sexualité dans les écoles, attendues depuis 2001. Nous devons avoir conscience que même si elles avaient lieu systématiquement dans toutes les classes, il faudrait veiller à ce qu'elles soient effectuées par des associations ou des personnes suivant la même logique et le même esprit. Certaines associations pensent aujourd'hui que le porno ou la prostitution, ce n'est pas si mal ou pas si grave. Elles véhiculent un discours extrêmement dangereux à cet égard sur la question du porno, de la prostitution filmée ou de la prostitution tout court. Leur intervention peut être plus contre-productive que ce que l'on croit. Il ne suffit pas de dire que des séances d'éducation seront mises en place. Elles doivent être faites dans l'esprit de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les violences à l'encontre des femmes.
Dans un registre plus positif, je constate que, même avec un grand déséquilibre de moyens, la situation évolue. Lorsque je suis arrivée il y a cinq ou six ans, et que le Mouvement du Nid s'est saisi du sujet, personne ne parlait de prostitution filmée ou ne dénonçait les violences à grande échelle, à part de rares articles à l'étranger. Grâce à des associations féministes telles que Les Effronté.es, Osez le féminisme ! ou le Mouvement du Nid, ce discours peut être porté jusqu'au Sénat. Une parole forte des institutions ou de certaines personnalités politiques ainsi que des campagnes d'information portées pourraient être extrêmement puissantes rapidement.
Enfin, nous ne disposons malheureusement pas de chiffres sur les étudiantes et étudiants qui auraient recours à la pornographie, comme à la prostitution. Il est toutefois certain que les crises multiples qu'ils traversent n'aident pas.