Je souhaite également vous mettre en garde contre les petites vidéos mises en ligne chaque semaine par de grandes plateformes. Des femmes y présentent en deux ou trois minutes à quel point la prostitution est géniale, ceci dans des contenus extrêmement viraux chez les jeunes. Elles y racontent comment elles ont pu s'acheter des vêtements ou des sacs à main. C'est l'effet Zahia. Les mêmes contenus concernent la pornographie, avec des femmes se revendiquant travailleuses du sexe - ce terme est à bannir -, expliquant qu'elles ont résolu leurs problèmes d'argent par ce biais. Toutes ces femmes tiennent les mêmes propos selon lesquels le porno ou la prostitution seraient « l'éclate ». Des intérêts se cachent derrière ces productions.
Nous avons parlé des plateformes mainstream telles que Pornhub, Dorcel, xVideos ou Jacquie & Michel, mais tout un pan de la pornographie et de la prostitution se développe aujourd'hui sur des plateformes alternatives. J'appelle cela le proxénétisme 2.0. Je pense notamment à Onlyfans et Mym, qui fonctionnent comme Instagram, mais qui sont payantes. À l'origine, les consommateurs payaient pour accéder à des comptes de célébrités publiant des contenus exclusifs. Aujourd'hui, l'essentiel des revenus d'Onlyfans, qui prélève 20 % de ceux générés par les comptes, provient de contenus à caractère sexuel. Ces vidéos font littéralement de la publicité pour la prostitution et la pornographie. Elles incitent les jeunes filles, parfois mineures, à ouvrir un compte sur Onlyfans. Vous commencez à faire de la cam, ou des vidéos à caractère sexuel, sur Onlyfans. Les proxénètes et clients prostitueurs y recrutent ensuite des mineures ou des jeunes femmes. Un débat a porté sur le fait qu'Onlyfans devait bannir les contenus sexuels. Ils ont failli le faire en octobre dernier, mais ont fait machine arrière en se rendant compte que leur business model allait s'effondrer s'ils le faisaient.
Des vidéos virales promeuvent en permanence la prostitution et le porno. J'aimerais qu'on puisse trouver les moyens de dire que c'est de l'incitation à la prostitution au travers de contenus surtout dédiés aux plus jeunes, et donc aux mineurs. Nous dressons là aussi un lien entre prostitution des mineurs, pornographie et nouvelles plateformes.