Depuis la loi de 2016, le cadre légal français considère la prostitution comme une violence, et non comme un travail. Pourtant, on laisse s'installer dans l'espace médiatique un discours participant à la banalisation évoquée plus tôt. Les journalistes ne parlent plus que de travail du sexe. Ils rédigent des articles sur tout ce que les travailleurs et travailleuses du sexe ont subi pendant les confinements, sur la manière dont leur commerce a été mis à mal. Ces termes s'imposent et se répandent sans réaction de l'État. Ils sont pourtant impropres, ils ne devraient pas exister.
De plus en plus, alors même que nos positions sur le sujet sont connues, on nous demande de nous exprimer sur le « travail du sexe ». Rappelons qu'il existe un cadre législatif abolitionniste dans lequel s'inscrit la France. On ne parle pas de travail du sexe, puisqu'il n'existe pas. On ne laisserait pas ces termes s'installer pour d'autres sujets. On n'a pas, par exemple, expliqué comment le commerce des dealers avait été mis à mal pendant le confinement. Pourtant, nous laissons ces termes être employés en matière de prostitution et de pornographie. Nous manquons de réponses fortes de la part de l'État. Nous avons demandé de grandes campagnes de sensibilisation, là aussi prévues par la loi ; nous les attendons toujours.
Il existe des lois, dont un certain nombre pourraient s'appliquer pour qu'une majorité de ces contenus pornographiques ne puissent plus circuler. Nous devons essayer d'oeuvrer avec acharnement pour que ce soit mis en oeuvre.