Dans le travail que va entamer cette délégation, une attention particulière devra être portée aux mots employés. Le terme de « travail du sexe » est omniprésent. Nous l'avons prouvé, ce n'est pas du travail, ni de la sexualité.
M. le sénateur a également parlé de moralisation. Soyons vigilants quant à l'utilisation de ces formules. Nous ne parlons pas de morale, de principes ou de bien et de mal, mais de violences réelles, décrites, prouvées et chiffrées. Nous n'attaquons pas les femmes se trouvant dans ces systèmes prostitutionnels et pornographiques. La loi de 2016 l'indique, ce sont elles les victimes.
Enfin, l'éducation à la sexualité doit être la plus complète et profonde possible. Elle doit toutefois commencer le plus tôt possible, très simplement, par l'apprentissage du consentement. Comment apprendre aux enfants dès trois ou quatre ans que leur corps leur appartient ? En ne les forçant pas à faire un bisou aux adultes s'ils ne le souhaitent pas. Une petite fille de trois ans à qui est imposé un bisou un peu trop mouillé ou prolongé de l'ami de papa apprend que son corps ne lui appartient pas, et que ses bisous sont dus aux gens qui l'entourent. On n'apprend pas aux enfants à comprendre ce qu'ils ressentent, à prendre en compte leurs émotions. Ils apprennent plutôt le détachement et la dissociation. On apprend aux filles à se sentir disponibles et offertes. Avant même de parler de sexualité, il est primordial d'évoquer l'appropriation du corps et des émotions, de façon assez simple et sans nécessairement recourir à des programmes très complets dès le début.