Intervention de Sony Perseil

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 3 février 2022 : 1ère réunion
Table ronde de chercheurs et de juristes sur la production de contenus pornographiques

Sony Perseil, docteur HDR en science politique, chercheur au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) :

Vous ne pouvez pas dire que vous êtes abolitionniste mais que, dans le même temps, vous n'avez pas de morale et que vous n'engagez pas de sens moral. À mon sens, comme l'indiquait Mme Leonhard, l'abolitionnisme entretient une confusion. Ou on est prohibitionniste ou on est réglementariste. L'entre-deux est une zone de non-droit. C'est l'état dans lequel nous nous trouvons aujourd'hui.

Je maintiens que la pornographie est aujourd'hui essentiellement prostitutionnelle pour les productions audiovisuelles. Mme Leonhard a parlé d'une représentation pour la pornographie qui se distinguerait des actes sexuels directs avec le client dans le cas de la prostitution. Nous devons comprendre le mot représentation comme une re-présentation. Il faut qu'il y ait d'abord un acte sexuel tarifé, qui correspond à la définition de la prostitution.

À mon sens, nous sommes aujourd'hui dans un état de non-droit. Des personnes sont aujourd'hui emprisonnées pour proxénétisme, parfois simplement en tant que conjoints de prostituées. D'autres organisent une activité d'ordre prostitutionnel et en tirent des profits conséquents, parfois en exploitant des violences. Ce système existe depuis des années. Il est médiatisé et connu. Nous devons sortir de cette impasse juridique qui me semble choquante.

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