Je tiens avant tout à saluer la qualité du travail conduit par les députés et les sénateurs sur ce texte, sur des sujets qui malgré leur unité apparente présentaient une grande diversité : trois codes et trois ministères principalement concernés, plus de cinquante articles dans le texte adopté en première lecture par le Sénat. Le traitement réservé aux animaux est en effet un sujet passionnel, qui préoccupe fortement nos concitoyens. Cette proposition de loi témoigne de l'engagement des parlementaires de tous bords - j'insiste sur son caractère transpartisan - et de l'entente entre députés et sénateurs.
Nous avons été quelque peu échaudés par les accusations infondées selon lesquelles le Sénat refusait l'inscription de cette proposition de loi à l'ordre du jour, alors que la décision ne lui appartient pas. Nous étions, il est vrai, un peu sceptiques sur l'urgence qu'il y avait à l'examiner, face à d'autres sujets d'actualité. Mais reconnaissons qu'au-delà des 21 dauphins, 4 orques, des 5 montreurs d'ours, de la vingtaine de manèges à poneys et des 850 animaux de cirque concernés, il y avait dans ce texte un aspect philosophique majeur, sur ce qui nous fait « hommes ». Et se pencher sur l'abandon, la maltraitance animale, les conditions de détention des animaux, nous a permis aussi, au fil des rencontres merveilleuses que nous avons pu faire, avec des professionnels passionnés qui prennent soin des animaux abandonnés et maltraités, de voir ce qu'il y a de meilleur dans l'homme. Je ne doute pas que la solution de conciliation présentée par nos rapporteurs, faite de concessions mutuelles, est la plus équilibrée possible et la plus à même de satisfaire l'ensemble des commissaires ici présents.