Intervention de Roberto Rinaudo

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 9 février 2022 à 8h30
« l'ouverture du secteur ferroviaire quel bilan ? » — Audition avec des nouveaux entrants

Roberto Rinaudo, président-directeur général de Trenitalia France :

Pour répondre également à Monsieur le Sénateur Tabarot, je confirme que le choix du premier lot correspondait à la nécessité d'avoir le choix du matériel roulant. L'expérience italienne, notamment pour le réseau régional, montre qu'une amélioration sensible de la qualité de service passe nécessairement par le déploiement d'une flotte nouvelle, technologiquement avancée et qui offre plus de confort. De surcroît, nous connaissions mal le matériel mis à disposition dans le deuxième lot. C'est pourquoi nous nous sommes concentrés sur le premier.

SNCF Réseau est-elle neutre par rapport aux autres opérateurs ? Oui, c'est le cas pour le moment. Il existe des règles précises de priorité des trains. Ces règles sont respectées. Nous discutons parfois certaines décisions.

S'agissant de la vente des billets, je distinguerai deux situations. Pour les services régionaux, il est effectivement nécessaire de disposer d'une plateforme partagée entre tous les opérateurs afin de simplifier le processus d'achat. Tel est déjà le cas en Île-de-France et dans plusieurs grandes villes. Pour la longue distance et l'open access, nous disposons de notre propre système de distribution avec le site, l'application, mais aussi des bornes et deux boutiques à la Gare de Lyon et à Lyon-Part-Dieu. Nous avons également noué des partenariats avec des agences de voyages.

Certes, nous souhaiterions effectivement partager une plateforme de vente. Mais cela dépend du choix commercial de tous les opérateurs, du moins c'est ce que permet la loi. Quant à Trainline, ils ont simplement noué des partenariats avec les opérateurs tels la SNCF, Trenitalia, etc. Pour simplifier la vie des voyageurs, il serait préférable d'avoir une plateforme de vente unique.

S'agissant du montant des investissements, les données sont confidentielles. Le montant dépasse toutefois des centaines de millions d'euros. L'investissement est donc considérable.

Encore une fois, le ferroviaire requiert des investissements très importants, notamment pour la flotte. Il convient également d'investir beaucoup en matière de recrutement. Toute société qui s'engage sur ce marché sait qu'elle devra y consacrer des sommes conséquentes.

S'agissant des hausses des péages, certaines d'entre elles sont alignées sur l'inflation. En 2021, nous avons observé une augmentation de 9 % sur la ligne Paris-Lyon. Mais le niveau de péages est décidé sur la base d'un plan de transport qui est constant. Pour SNCF Réseau, il n'est donc pas possible d'envisager des baisses de péages pour respecter le plan de transport actuel. Aussi, afin de garantir un équilibre économique, le gestionnaire d'infrastructure est obligé de maintenir un certain niveau de péages.

Madame la Sénatrice Préville, vous m'interrogiez sur les métiers du ferroviaire. Aujourd'hui, pour faire rouler des trains à grande vitesse, nous avons parfois recruté des retraités de la SNCF. Presque toutes ces compétences sont au sein du groupe SNCF et il est difficile de trouver de nouvelles ressources pour encourager le développement d'une offre alternative complémentaire.

Il faudrait investir dans la jeunesse en encourageant la création de centres de formation indépendants, ce qui permettrait de proposer plus aisément une offre complémentaire aux voyageurs français.

Quant à la question de Monsieur le Sénateur Jacquin sur notre positionnement sur des lignes délaissées, il faut évaluer les situations au cas par cas. En Italie, avec plus d'offres de trains, nous avons eu la possibilité d'encourager davantage de clients à abandonner la voiture ou l'avion dans l'esprit d'une transition écologique. Dans cette optique, tout investissement peut dès lors être cohérent.

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