Le passionnant dernier ouvrage de Jérôme Fourquet, « La France sous nos yeux », explique que, d'un côté, la France est tirée vers le bas, avec une classe moyenne qui fait prospérer le hard discount et l'« économie de la débrouille », c'est-à-dire tous ces sites comme Leboncoin, le troc, etc. et, de l'autre, se développerait une forme de gentrification de la société qui plébiscite le haut de gamme : les cavistes et les épiceries fines se multiplient, les librairies se portent bien... Dans les centres-villes, il y a encore une place pour un commerce d'identification. Le vêtement bas de gamme n'intéresse plus le consommateur - qui a mûri - et se soucie de son empreinte environnementale, quitte à payer plus cher. La France est coupée en deux comme son pain, tantôt à 29 centimes chez un grand distributeur, tantôt au prix fort dans les boulangeries haut de gamme. L'évolution du commerce n'est-elle pas liée à celle de la composition sociologique de notre société ?