Notre regard sur l'offre commerciale a fondamentalement changé depuis 5 ou 6 ans, lorsque nous voyions arriver le e-commerce, parce la transformation de la société s'est confirmée. Le développement du télétravail diminue la fréquentation des commerces et crée de nouvelles attentes. Comme l'a dit Sonia de la Prôvoté, le dynamisme des centres-villes et centres-bourgs n'est pas qu'une question de commerces : pour qu'une ville soit attractive, il faut des médiathèques ouvertes le dimanche, des animations, il faut une offre différenciée de celle de la grande surface ou du e-commerce. La ville et le centre-bourg doivent devenir des lieux d'envie et de plaisir !
Que l'on doive régler cela à l'échelle du PLU, j'en suis d'accord : le PLU est un projet de ville et de territoire. Et en même temps, mais cela sera moins vrai à l'avenir, qui n'a pas connu cette mésaventure : votre PLU interdit à une grande surface de 2 000 m² de s'implanter et, du coup, elle part s'installer chez le voisin !
Quand j'entends que la concurrence entre la périphérie et le centre-ville relève parfois de la complémentarité, c'est vrai aussi, mais attention : en Ille-et-Vilaine, cela fait 20 ans que l'on cherche un accord concerté entre les élus locaux et les partenaires sociaux du commerce et de la distribution sur ce qui est le plus dangereux pour nous, à savoir l'ouverture des grandes surfaces alimentaires périphériques le dimanche et les jours fériés. Si on enlève aux petits commerces le chiffre d'affaires qui se fait ce jour-là, et qu'on le laisse être absorbé par les grandes surfaces, il ne faut pas s'étonner qu'ils soient à la peine. C'est pourquoi je suis très favorable aux accords locaux de commerce tels qu'inscrits dans la loi 3DS : ce qui est vrai à Lyon ne l'est pas chez nous et vice-versa.