Intervention de Gilbert Bouchet

Réunion du 15 février 2022 à 14h30
Sécurité de la coupe du monde de football de 2022 au qatar — Adoption en procédure accélérée d'un projet de loi dans le texte de la commission

Photo de Gilbert BouchetGilbert Bouchet :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, le retour à la procédure d’examen normale pour cette convention entre la France et le Qatar nous offre l’occasion d’un débat qui, je l’espère, apportera des réponses à nos questions.

Le présent texte est un accord de coopération bilatérale entre la France et le Qatar établissant un partenariat sur la sécurité de la Coupe du monde de football, qui aura lieu dans quelques mois au Qatar – une première dans cette zone géographique.

Avant d’aller plus loin, mes chers collègues, permettez-moi, au nom de mon groupe et à titre personnel, de saluer tous les athlètes qui, après deux années de pandémie, vont pouvoir participer à cette compétition internationale et nous apporter joie et espoir. Ils incarnent les valeurs essentielles et universelles que sont la pugnacité, la discipline, l’humilité, le dépassement de soi et le fair-play sur lesquelles nous ne devons pas céder.

Le contexte géopolitique de cet événement est marqué par de nombreux défis sécuritaires. C’est l’un des premiers fondements de cet accord qui s’inscrit dans une logique de coopération bilatérale ayant commencé dans les années 1990.

Comme l’a souligné notre rapporteur Olivier Cadic et comme le mentionne l’étude d’impact, la France et le Qatar ont signé en décembre 2017 des accords relatifs à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent.

Cette coopération s’est accompagnée de la mise en place d’un dialogue stratégique en 2019.

Ces deux actes sont déterminants pour la sécurité de la France et pour celle des autres pays, dans la mesure où le terrorisme islamiste et son financement menacent la paix entre les nations et fragmentent les sociétés.

Madame la ministre, nous savons que le Qatar apporte un appui logistique conséquent à la force conjointe du G5 Sahel. Pourriez-vous nous préciser quelles mesures concrètes sont mises en place par le Qatar depuis 2017, dans le cadre de la lutte contre le financement international du radicalisme, notamment au travers des établissements religieux et des associations ?

Parallèlement à la coopération en matière de lutte contre le terrorisme, je souhaite revenir un instant sur un autre aspect important de cet accord : le partage de l’expertise française dans la gestion de cet événement et dans des fonctions clés telles que la planification, le contre-terrorisme, le renseignement, la sécurité civile, la cybersécurité…

Ce sont autant de secteurs dans lesquels nos fonctionnaires des services de gendarmerie, de police, de secours et de logistique pourront instaurer des liens professionnels à long terme, développer leur expertise, diffuser leur savoir-faire reconnu, mais non exempt de concurrents.

Enfin, certains de nos collègues se sont interrogés, en commission, sur les droits des travailleurs et leurs conditions pour la préparation et l’accueil de cet événement.

En tant que membre du groupe d’études « Pratiques sportives et grands événements sportifs » du Sénat et de la commission des affaires étrangères, je peux comprendre ces questionnements. Toutefois, ils ne relèvent pas du texte qui nous est soumis. Nous resterons attentifs aux réponses que vous voudrez bien nous apporter sur ces sujets, madame la ministre.

L’objectif premier de l’accord reste la sécurité de la compétition, tout en permettant à nos deux pays d’approfondir leur coopération dans la lutte contre le terrorisme à différents niveaux. Pour cette raison, et dans sa majorité, notre groupe votera en faveur de ce texte.

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