Madame la secrétaire d’État, 137 milliards d’euros : ce sont les profits cumulés des entreprises du CAC 40 en 2021, selon l’agence Bloomberg. C’est bien plus qu’en 2019, qui sert d’année de référence, avant la crise sanitaire.
On peut se réjouir de la bonne santé des entreprises françaises. Elles ont été soutenues par les aides de l’État, dont l’opportunité ne saurait être remise en cause pour le maintien de notre tissu de PME. S’il n’est pas interdit aux actionnaires de faire des bénéfices, le montant de ceux-ci pose problème. Il n’est pas acceptable que les 80 milliards d’euros d’aides se retrouvent pour une part si importante dans la poche des actionnaires.
Depuis le début de ce quinquennat, les cadeaux fiscaux succèdent aux allégements fiscaux : suppression de l’impôt sur la fortune (ISF), instauration d’une flat tax, réduction importante des impôts de production… Nous ne cessons de dénoncer ces mesures, loi de finances après loi de finances. Aucune contrepartie à ces cadeaux n’est demandée aux entreprises, ni sociale ni écologique. Les revalorisations salariales et les investissements en faveur de la transition écologique n’ont pas leur place dans le partage des bénéfices. Aucune régulation n’est annoncée.
Depuis 2017, les écarts de richesse ne cessent de se creuser. Les salariés peinent à terminer le mois, les étudiants ont toujours recours à l’aide alimentaire, les familles s’endettent, la précarité s’installe ; les actionnaires, eux, profitent, avec l’approbation du Gouvernement.
Madame la secrétaire d’État, est-il décent de laisser prospérer ainsi une richesse improductive, alors que le pouvoir d’achat des Français ne cesse de s’éroder et que le chèque de Noël de 100 euros est déjà noyé sous les litres d’essence ? N’est-il pas temps de mettre en place une vraie redistribution des richesses ?