Oui, le sport est une pratique et une éthique, un outil d’intégration républicaine et de mobilité sociale, partout et pour tous, sans distinction de lieu, d’origine ou de croyance. Ses dimensions fraternelles, laïques et solidaires renforcent l’unité nationale d’un pays fondée sur une République une et indivisible.
Ses vertus transparaissent jusqu’à nos équipes nationales, qui sont multiculturelles.
Outil d’éducation et d’inclusion sociale, le sport est également un instrument de lutte contre le racisme, la ségrégation, le prosélytisme communautariste et toutes les formes de discrimination.
Multiplions les postes de coach d’insertion par le sport, accompagnons le mouvement sportif fédéral, témoignons-lui notre confiance, veillons à ne pas amenuiser ses prérogatives, accordons-lui de véritables moyens pour agir efficacement.
L’influence évidente du contexte politique lié à la campagne présidentielle n’a échappé à personne. L’échec de la commission mixte paritaire doublé de cette question préalable affaiblit l’apport qui a été collectivement le nôtre. On le constate à travers la réécriture d’articles qui pouvaient et devaient être consensuels.
Nous le regrettons d’autant plus que les occasions d’un débat législatif sur ce fait social qu’est le sport demeurent exceptionnelles.
Dans une séquence apaisée, nos travaux auraient connu une destinée plus heureuse, livrant une version définitive dans laquelle députés et sénateurs se seraient davantage retrouvés.
Connaîtrons-nous de nouvelles réformes des politiques publiques sportives d’ici aux jeux Olympiques de 2024 ? Rien n’est moins certain, mais l’approche de cette échéance ne saurait paralyser toute initiative en ce sens, le sport n’ayant toujours pas dans notre pays la place qui lui revient.
L’adoption de certains articles ne saurait constituer de simples solutions d’attente ou d’illusoires rideaux de fumée, par exemple l’application des APS à l’école ou le financement du sport sur ordonnance.
Une vision ambitieuse de l’héritage olympique, par-delà la qualité de l’organisation, le nombre de médailles obtenues ou les fluctuations du nombre de pratiquants, intégrera des réalités extérieures à cette proposition de loi elle-même.
L’évolution du cadre budgétaire, avec un « choc » dans les moyens alloués, l’application consolidée et pérennisée du Pass’Sport, un alignement du sport féminin et du handisport sur les autres catégories d’acteurs, la modernisation des équipements sportifs structurants ou le déploiement de l’emploi sportif sont autant d’ingrédients concourant à faire ou non de la France une nation sportive.
Enfin, n’intervenant pas dans la discussion de la motion tendant à opposer la question préalable, je précise que le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain votera contre cette dernière.