Madame la ministre, je comprends votre déception : vous l’avez exprimée comme chaque homme ou chaque femme politique a le droit de le faire et de le dire avec ses mots.
En effet, madame la présidente, mes chers collègues, quel gâchis ! Ce soir, l’essai n’est pas transformé par le Sénat. La motion tendant à opposer la question préalable déposée par le rapporteur nous prive aujourd’hui d’un nouveau débat sur un texte pourtant positif, important et attendu par le monde sportif, un texte en réalité très collaboratif, d’autant que l’on pouvait se réjouir des nombreux apports du Sénat en première lecture.
Je pense d’abord à l’inscription dans la loi des maisons sport-santé, permettant ainsi d’assurer leur pérennité comme leur financement.
Je pense également à l’activité physique quotidienne dans chaque école primaire, à l’inscription de l’aisance physique aquatique dans les programmes d’éducation physique et sportive.
Je pense enfin à d’autres apports, tels que la réaffirmation du rôle de la fédération délégataire dans la société commerciale, de nouvelles dispositions relatives à la sécurité dans les stades ou encore la possibilité pour une entreprise d’inscrire le sport comme sa raison d’être, au même titre que les enjeux sociaux et environnementaux – amendement que j’ai défendu en séance voilà un mois.
Autant d’apports dont le Sénat pouvait, à juste titre, être fier, mais c’était sans compter l’épineuse question du port de signes religieux dans les compétitions sportives, sujet clivant introduit par un amendement de la majorité sénatoriale, laquelle tombe le masque chaque jour un peu plus. En réalité, ce sujet est à mille lieues des objectifs initiaux du texte. Rien ne justifie une telle manœuvre et une telle obsession politiques.
Que nous en débattions, comme le fait la société, bien sûr ! Encore faut-il se demander dans quel cadre et à quelle occasion.
La question de l’interdiction des signes religieux dans les compétitions sportives n’a pas sa place dans cette proposition de loi.