Comment, en effet, justifier une application différente du principe de laïcité entre le sport fédéral et le sport scolaire ?
Dans les mêmes disciplines, sur les mêmes terrains de sport ou dans les mêmes gymnases, de jeunes filles pourraient ainsi porter ou non un hijab selon que les entraînements et les compétitions sont organisés soit par les encadrants d’un club, soit par les enseignants scolaires. Non seulement le développement de cette situation sera source d’incompréhensions et de conflits, mais on ne voit pas bien comment elle pourrait être tenable juridiquement.
Madame la ministre, le refus de votre gouvernement de défendre la laïcité dans le sport ouvre en réalité une brèche vers une possible remise en cause de la loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école.
Notre désaccord sur ce sujet est donc fondamental.
Alors que la société française n’a jamais été autant divisée, nous pensons, au Sénat, que le moment est venu de réaffirmer l’existence de lieux où règne la plus grande neutralité.
Depuis toujours, le sport a été l’occasion de rassembler les jeunes de toutes origines, de toutes croyances, de tous les milieux sociaux.