Nous sommes en nouvelle lecture. Nous avons fait des propositions en première lecture, et nous voyons revenir un texte dont tous les apports du Sénat ont été retirés.
Ce texte aurait pourtant pu être une belle loi. Le sport n’est pas négligeable, il est au contraire important pour nos concitoyens.
J’avais toutefois déjà un premier motif de rejet à son endroit, qui tenait à la possibilité, pour les ligues professionnelles de football, de créer une société commerciale. Cette disposition risquait d’entraîner encore davantage le sport sur un terrain financier.
À entendre les uns et les autres, il n’est pas question de toucher à la laïcité. Or j’ai l’impression que l’on n’a pas conscience du pied qui est en train de se glisser dans la porte, puisque l’on n’interdit pas le port de signe religieux dans les associations sportives. Je parle des signes religieux dans leur globalité, je ne suis ni d’un côté ni de l’autre.
Que direz-vous demain à un éducateur sportif quand, à l’école, les enfants pourront faire ce qu’ils veulent ? C’est la porte ouverte à toutes les possibilités, comme cela s’est un peu produit par le passé lorsque nous avons tergiversé sur l’interdiction du port du voile.
Ce sujet est important. Soit on est pour un État laïc, en dehors de toute considération religieuse, et la laïcité a la primauté dans notre pays, soit on laisse faire.
Cette motion tendant à opposer la question préalable est importante, car nous ne devons pas ouvrir la voie à un laisser-aller, à une faiblesse d’État, consistant à considérer que les signes religieux peuvent être affichés en tel ou tel endroit – dans la piscine aujourd’hui, pourquoi pas ailleurs demain ?
Il faut être intransigeant. C’est pourquoi je voterai pour la motion tendant à opposer la question préalable.