Intervention de Céline Brulin

Réunion du 16 février 2022 à 15h00
Démocratisation du sport — Question préalable

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Pour notre part, nous voterons contre cette motion tendant à opposer la question préalable, dont l’exposé des motifs – j’invite mes collègues à le lire très précisément, même s’ils l’ont sans doute tous déjà fait – dénature profondément les enjeux auxquels est confronté le mouvement sportif.

Oui, mille fois oui, il faut défendre et promouvoir la laïcité. Toutefois, les outils existent pour le faire. Il faut les utiliser. Il faut exiger qu’ils soient activés lorsqu’ils ne le sont pas. Il faut former, outiller, épauler l’ensemble des acteurs du mouvement sportif. En revanche, empiler les textes dans une espèce d’hystérisation du débat engendrée par la période ne fera rien avancer sur ce sujet. Au contraire !

On observe également parfois une forme de duplicité sur ce sujet.

J’ai tenté d’expliquer brièvement, Jean-Jacques Lozach l’a fait également, le modèle sportif français et le rôle joué par l’État, garant de notre République. Les délégations de service public en direction des fédérations constituent un outil exceptionnel pour faire face aux phénomènes qui se produisent et que nous ne minimisons pas. Or ce modèle est en train d’être détricoté au profit d’une vision du sport à la mode anglo-saxonne. Ce faisant, la République laïque à laquelle nous sommes tous attachés se trouve fragilisée.

Enfin, je reconnais l’honnêteté de Michel Savin, qui a expliqué que l’amendement relatif au port de signes religieux ostensibles – dans sa version originelle que les membres de la commission mixte paritaire ont voulu corriger – empêcherait bien des femmes cherchant à se libérer, par exemple, du joug des talibans de participer à un certain nombre de compétitions sportives. Or je crois qu’aucune voix ne fera défaut pour les soutenir dans ce combat. Je l’espère, en tout cas.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion