Non, monsieur le sénateur Brisson, le niveau général n’a pas baissé en cinq ans. Vous ne pouvez pas dire une chose pareille, que rien n’étaye. C’est même le contraire ! Les évaluations nationales de CP, de CE1 et de sixième ne montrent pas que tous les élèves possèdent les savoirs fondamentaux consolidés, évidemment. Mais elles montrent que leur niveau a progressé en cinq ans. Vous ne pouvez pas marteler le contraire alors que c’est faux. Et ce n’est pas de la littérature, ce sont des mathématiques, des chiffres, qui sont attestés ! Votre but est-il de démoraliser le pays à partir de données fausses ? Je le dis devant la représentation nationale, et personne ne peut me contredire sur ce point : nos évaluations de CP, de CE1 et de sixième nous montrent, je le répète, de manière parfaitement transparente, une consolidation des savoirs fondamentaux.
La photo est-elle bonne ? Peut-on dire que tous les élèves qui arrivent en sixième disposent des savoirs fondamentaux consolidés ? Bien sûr que non, malheureusement. Mais la pente est très longue, et la tâche est difficile, d’autant plus que nous avons traversé une crise sanitaire, comme personne ne l’ignore.
À cet égard, je souhaite faire un constat devant la représentation nationale, et même vous donner rendez-vous avec l’avenir : nous sommes l’un des seuls pays, en tous cas occidentaux, à avoir amélioré le niveau à l’école primaire tout en traversant l’une des crises sanitaires les plus importantes de l’histoire. L’Unesco vient d’ailleurs de saluer l’action de la France en matière scolaire pendant la crise sanitaire. Nous faisons partie des 10 % de pays qui ont le moins fermé les écoles.
J’ai rencontré des correspondants de différents pays. Dans certains d’entre eux, les élèves ne sont pas allés à l’école pendant deux ans !
Alors, je sais bien que vous faites profession de minimiser cet état de fait, mais nous avons réussi, malgré les nombreuses oppositions, à traverser cette crise sanitaire. À cet égard, je n’aurai pas la cruauté – si j’avais le temps, je le ferais – de citer les propos de tel ou tel leader politique sur la question de la fermeture des écoles : combien m’ont recommandé de les fermer alors qu’aujourd’hui, nous savons qu’il fallait les maintenir ouvertes ? Et c’est ce que nous avons fait, par-delà les critiques et les difficultés. Peu de ministres de l’éducation peuvent en dire autant de par le monde : en dépit de la crise sanitaire, le niveau de l’école primaire a progressé en France, c’est attesté.
Pour autant, il est vrai que, pendant un an, en 2019-2020, le niveau a baissé, du fait du premier confinement, cependant que nous avons remonté la pente en 2020-2021. Ces chiffres sont donc très réalistes, les courbes sont très claires.
Je le répète : il ne s’agit pas d’arguments en l’air, mais de données chiffrées.
Toute personne qui prétend aujourd’hui que les savoirs fondamentaux se sont dévalorisés à l’école primaire pendant le quinquennat avance une contre-vérité qui n’affecte pas seulement le ministre de l’éducation nationale – je comprends bien l’intention –, mais tous les enseignants du primaire, qui, pendant cinq ans, se sont attelés à la tâche, avec des outils nouveaux.
Monsieur le sénateur, vous avez parlé de verticalité, mais comment gérez-vous une crise sanitaire si vous ne disposez pas d’un minimum d’unité de commandement ?
Comment croyez-vous que nous avons traversé la crise ? Ce n’est pas seulement grâce aux bonnes décisions qu’a prises le Président de la République ou aux autorités scientifiques et à l’ensemble des professeurs de France : si nous avons pu ouvrir les écoles malgré tout, c’est aussi grâce à l’unité du système.
Voyez nos voisins européens, voyez la situation de l’Allemagne ou de l’Italie. Il y a une fierté française sur ce point, qui n’est pas celle de votre serviteur, mais qui est une fierté collective.
Vous devriez la saluer à mes côtés, plutôt que de la minimiser en permanence. Vous devriez reconnaître que les professeurs de l’école primaire de France ont réussi non seulement à traverser la crise sanitaire en gardant l’école ouverte dans des circonstances difficiles – les parents d’élèves ont vécu, eux aussi, des moments difficiles –, mais aussi, ce faisant, à augmenter le niveau des élèves.
On ne devrait pas nier cette évidence au simple motif qu’on siège dans l’opposition. Elle a été soulignée – je l’ai dit – par l’Unesco et par l’OCDE. Elle l’est aujourd’hui par tous les observateurs internationaux des réalités scolaires.
J’ai bien noté votre virulence à l’occasion des différents débats sur ce thème et je n’ignore pas que nous sommes en campagne présidentielle
Le 29/04/2022 à 13:44, aristide a dit :
"combien m’ont recommandé de les fermer alors qu’aujourd’hui, nous savons qu’il fallait les maintenir ouvertes ?"
Donc il n'y a pas eu un seul mort de plus du covid du fait de l'ouverture des écoles ?
Le 29/04/2022 à 13:46, aristide a dit :
"Comment croyez-vous que nous avons traversé la crise ?"
En affirmant haut et fort que les enfants ne transmettaient pas le covid...
Le 29/04/2022 à 13:42, aristide a dit :
"Non, monsieur le sénateur Brisson, le niveau général n’a pas baissé en cinq ans. Vous ne pouvez pas dire une chose pareille, que rien n’étaye. C’est même le contraire !"
Ils n'ont toujours pas rattrapé toutefois le niveau des petits Ukrainiens en maths...
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