Intervention de Annick Petrus

Réunion du 22 février 2022 à 15h15
Bilan de la politique éducative française — Débat interactif

Photo de Annick PetrusAnnick Petrus :

Monsieur le ministre, il existe, à Saint-Martin, un créole anglais de base anglophone.

Cet anglais saint-martinois, langue vernaculaire et maternelle de la très grande majorité de la population, sert de moyen de communication entre les nombreuses communautés vivant sur l’île.

L’enseignement public est, bien évidemment, délivré en français. Cependant, de très nombreux élèves accueillis dans les classes ne parlent que le créole haïtien ou l’espagnol. Ainsi l’enseignement scolaire à Saint-Martin est-il très compliqué, car le multilinguisme y est particulièrement prononcé.

En conséquence, les enseignants sont confrontés à des classes très hétérogènes, tant du point de vue linguistique que par les différences de milieux socioculturels.

Le rectorat de la Guadeloupe, tout comme les services de l’éducation nationale de Saint-Martin, a pleinement conscience de ces enjeux, puisqu’un enseignement bilingue y est dispensé à quelques élèves.

C’est ainsi qu’à la rentrée 2021, on comptait dans le premier degré, de la moyenne section au CM1, 30 classes bilingues scolarisant 546 élèves et, dans le second degré, de la sixième à la troisième, 8 classes bilingues scolarisant 186 collégiens. Au vu des évaluations, les résultats sont encourageants.

Afin de faire évaluer les pratiques pédagogiques et d’aider les élèves en échec scolaire, des formations en français langue étrangère (FLE), dispensées par le Centre national d’enseignement à distance (CNED), ont été proposées à 200 enseignants en 2016 et 2017.

Ces initiatives portent leurs fruits. Elles doivent donc être confortées et renforcées, afin de lutter notamment contre le très fort taux d’échec scolaire que nous connaissons malheureusement.

Nous devons aller encore plus loin. Conformément aux dispositions des articles L.O. 6314-9 et L.O. 6314-10 du code général des collectivités territoriales, la collectivité peut déterminer les conditions dans lesquelles est dispensé, dans les écoles du premier degré, un enseignement complémentaire en anglais, afin de faciliter l’apprentissage de la langue française.

Les élus du conseil territorial ont déjà délibéré en ce sens à l’unanimité. Pouvons-nous compter sur un accompagnement de l’État, qui pourrait permettre la généralisation de l’enseignement bilingue sur l’ensemble du territoire de Saint-Martin ?

1 commentaire :

Le 29/04/2022 à 14:07, aristide a dit :

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"dans les écoles du premier degré, un enseignement complémentaire en anglais, afin de faciliter l’apprentissage de la langue française."

Il est en effet très connu que l'enseignement de l'anglais favorise l'apprentissage du français...

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