Madame la sénatrice, le bilinguisme en outre-mer est un sujet majeur et très sérieux.
Comme recteur de Guyane, j’y ai été – vous le savez – particulièrement sensible, notamment à l’égard des langues amérindiennes ou bushinenguées de Guyane, mais ce beau sujet concerne pratiquement tous les territoires d’outre-mer. Il ne doit pas être vu comme une difficulté, mais d’abord comme une opportunité et une richesse.
Sur ce thème comme sur d’autres, l’important est d’abord de permettre aux élèves d’être fiers de leur langue maternelle pour qu’ensuite, la maîtrise de cette langue soit un levier pour un autre objectif non moins fondamental : la maîtrise du français.
Il est tout à fait logique et souhaitable, pour l’avenir de ces enfants, que le français soit, à Saint-Martin comme ailleurs outre-mer, la langue d’enseignement.
J’ai eu l’occasion de m’en rendre compte lors de mon déplacement à Saint-Martin aux côtés du Président de la République, au lendemain du passage de l’ouragan Irma. Sur place, mes interlocuteurs m’ont tenu des propos comparables aux vôtres et je les entends parfaitement.
Avec la rectrice de Guadeloupe, nous sommes donc très ouverts à de nouveaux développements en matière de bilinguisme. Ces derniers doivent naturellement reposer sur l’évaluation des premières expériences en la matière – nous savons en effet que lorsqu’elles sont mal conduites, de telles expériences peuvent se révéler contre-productives –, mais aussi s’accompagner d’une offre pédagogique de qualité.
Sous ces réserves, nous sommes effectivement favorables à de nouvelles ouvertures de classes bilingues à Saint-Martin.