Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 22 février 2022 à 15h15
Bilan de la politique éducative française — Débat interactif

Jean-Michel Blanquer :

Il est difficile de répondre dans le détail à ces questions en quelques minutes.

Je le répète : s’agissant des mathématiques, certaines données qui circulent sont tout simplement inexactes. Si j’ai ouvert une concertation, c’est précisément pour les mettre à plat dans leur ensemble. Je le fais d’autant plus volontiers que je suis parfaitement à l’aise avec ces données, notamment celles que je vous ai présentées.

Quand plus de 80 % des élèves ayant choisi des matières scientifiques dans le cadre du nouveau baccalauréat poursuivent des études scientifiques contre 50 % auparavant depuis la terminale S, cela vous donne une petite explication quant au meilleur usage que nous faisons désormais des heures de mathématiques.

Il n’est qu’à lire telle ou telle tribune de tel ou tel représentant de telle ou telle discipline – l’exercice est assez classique dans notre pays, chaque discipline tentant d’obtenir le plus grand nombre d’heures – pour comprendre que les mathématiques ne sont en aucun cas défavorisées : il s’agit de la matière la plus souvent choisie en enseignement de spécialité – plus de 60 % des élèves.

Par ailleurs, il n’est pas exact d’affirmer que le nombre de filles en mathématiques s’effondre. On a entendu dire, sur une grande antenne, que la proportion de filles était passée de 50 % à 10 %. Ce chiffre est totalement fantaisiste.

Dans un certain nombre de cas, on constate même, à l’inverse, un rebond du nombre de filles. Le temps me manque pour entrer dans les détails, mais je mets ces éléments à la disposition de chacun.

Si je n’ouvre pas de concertation, on me reproche d’être vertical, et si j’en ouvre une, on me dit que je recule… Ce n’est ni l’un ni l’autre. J’ai ouvert une concertation afin de mettre à plat les données et préparer l’avenir, quel qu’il soit sur le plan politique, de façon à ce que les choses soient faites en toute lucidité.

Nous avons besoin de plus de mathématiques et de plus de sciences dans notre pays et, en effet – vous avez raison, madame la sénatrice –, cela passe par l’orientation.

En la matière, nous avons mené là encore, depuis 2018, de grandes réformes, même si la crise de la covid-19 n’a pas aidé à leur mise en œuvre.

La compétence d’orientation est désormais partagée – vous le savez – entre les régions et l’éducation nationale. Les élèves bénéficient, dès la classe de quatrième, de plus de 40 heures par an en la matière. Nous avons également créé deux professeurs principaux en classe de terminale, là aussi, dès 2018, afin d’accompagner les élèves dans l’utilisation de Parcoursup.

Le temps me manque pour développer, mais il est exact de dire que les réformes du baccalauréat et de Parcoursup ont créé de nouvelles logiques d’articulation entre le bac et l’enseignement supérieur.

Ces logiques vont dans le sens de la revalorisation du baccalauréat, d’une part, et de la baisse du taux d’échec dans l’enseignement supérieur, d’autre part, une baisse que nous commençons à constater dans les premiers chiffres qui nous parviennent.

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