Monsieur le sénateur Menonville, votre question me donne l’occasion de faire souffler un vent d’optimisme sur ce débat. En effet, on peut considérer – je le sais bien – qu’il s’agit de remettre en question le bilan du Gouvernement, mais en définitive le débat porte surtout sur l’école de France. Celle-ci, bien entendu, a des faiblesses et encore des limites – je suis le premier à le dire –, mais ce que l’on doit d’abord constater et rapporter, ce sont les progrès qui existent bel et bien.
Ne décrivons pas la situation de façon routinière, pour ainsi dire. Ce que je défends quant aux évolutions de l’école primaire, c’est que les cinq ans que nous avons eus pour avancer ont permis précisément d’éviter les zigzags dont vous avez parlé à juste titre. Il n’y en a pas eu depuis cinq ans et notre politique a été très claire. En français et en mathématiques, il y a un plan qui s’accompagne de références pédagogiques élaborées par un conseil scientifique de l’éducation nationale. Il y a aussi le dédoublement des classes, qui est une mesure phare, les évaluations de début d’année, qui nous permettent d’être le seul pays au monde à avoir une vision du niveau des élèves d’une telle précision, grâce à laquelle nous pouvons savoir quand il y a des régressions et des progrès. C’est ainsi que nous avons pu constater que nous avions progressé sur 26 des 32 items en français et en mathématiques, au cours de ce quinquennat.
Nous menons donc une politique cohérente et j’espère bien que nous pourrons continuer d’en creuser le sillon, sans qu’il y ait de nouveaux zigzags, car les évolutions se font sur plusieurs années.
Notre politique de formation des professeurs a été ambitieuse. Ce que l’on appelle les « plans Français et Mathématiques » auxquels s’ajoute maintenant le « plan Sciences » consistent à prévoir des formations qui correspondent à ce que vous souhaitez. Nous nous sommes inspirés du Québec, en particulier, ou des pays scandinaves. Il ne s’agit pas de formations verticales : les professeurs disent ce dont ils ont besoin et nous essayons de répondre à leur demande, de manière à laisser pleines force et liberté aux acteurs.
Oui, les évolutions du système doivent contribuer à renforcer l’équilibre entre les facteurs d’unité, souhaitables dans notre système, et ceux qui favorisent la liberté des acteurs. C’est ce que nous nous sommes efforcés de faire, en obtenant – je le répète – de premiers résultats à l’école primaire.