Monsieur le ministre, je vais également vous parler des mathématiques.
La réforme du baccalauréat a fait chuter la proportion d’élèves suivant un enseignement de mathématiques en terminale de 50 % à 59 %. En parallèle, 37 % des élèves choisissent la spécialité « maths ». En d’autres termes, au lycée, l’apprentissage des mathématiques est devenu à double vitesse, accentuant les inégalités sociales et de genre.
Pour preuve, en 2019, les filles représentaient 47, 7 % des effectifs en filière S ; en 2021, elles ne sont plus que 39, 8 % à avoir choisi la spécialité « maths », soit au-dessous du niveau de 1994. Ce décrochage soudain et massif est une régression.
D’ailleurs, les instituts de recherche, les associations et aussi les collectifs de professeurs de mathématiques ne s’y trompent pas : ils vous ont alerté dans une missive et ils pointent même le caractère édifiant de ce décrochage.
Cette rupture a des incidences préjudiciables en matière de débouchés. Mécaniquement, se pose le problème de l’accès aux filières scientifiques, économiques et numériques, lesquelles constituent la priorité du plan France 2030 et concentrent la majorité des investissements. Autrement dit, la place de la discipline mathématique conditionne le succès de la France dans ces filières, érigées comme prioritaires. Rappelons qu’il manque 5 000 ingénieurs par an.
Aujourd’hui, cette inadéquation est une question éminemment politique. Le recrutement et la formation des enseignants, l’attractivité des carrières, la pédagogie à l’œuvre en classe et le travail sur les représentations constituent autant de sujets à traiter.
Monsieur le ministre, vous avez récemment lancé les travaux du comité de consultation sur l’enseignement des mathématiques au lycée général. À cette occasion, vous avez précisé : « Certains aménagements sont envisageables dès la rentrée prochaine, d’autres devront attendre 2023 ». En quoi consistent ces aménagements ?
Concrètement, comment entendez-vous renforcer la place de l’enseignement des mathématiques au lycée, tout en luttant contre les fortes disparités qui le caractérisent ?