Monsieur le ministre, pour sécuriser leur saut dans le nouvel univers de Parcoursup, les élèves doivent dorénavant s’appuyer sur les conseils de leurs professeurs principaux.
La réforme du lycée a ainsi érigé l’accompagnement à l’orientation en impératif, afin que les élèves accèdent à une information claire et à une aide individualisée. Celle-ci prévoit, en théorie, un volume annuel de 54 heures en lycée général et de 265 heures au total pour les trois années en lycée professionnel, afin d’aider les élèves à élaborer leur projet d’orientation.
Malheureusement, ces heures ne sont pas financées par le ministère de l’éducation nationale. Les établissements doivent alors décider de puiser dans leurs marges horaires pour éventuellement inscrire ces actions d’accompagnement dans les emplois du temps.
S’y ajoute l’absence de cadrage fixe, qui avait pour but au départ de faciliter l’organisation d’actions ponctuelles durant l’année scolaire, telles que les semaines de l’orientation, les forums, les périodes d’immersion en milieu professionnel ou dans les établissements d’enseignement supérieur, notamment dans les universités.
Force est de constater que les actions mises en place sont très hétérogènes – elles dépendent des établissements et des équipes – et manquent clairement de lisibilité et de cohérence.
Le retour d’expérience des professeurs principaux est quasi unanime : depuis la mise en place de Parcoursup, une responsabilité immense repose sur leurs épaules. Celle-ci est d’autant plus difficile à gérer lorsque la mission d’aide à l’orientation n’est pas fléchée.
En outre, la réforme du lycée a mis fin à l’existence du groupe classe, en raison des multiples enseignements de spécialité. Enfin, la crise sanitaire a changé la donne : les salons de l’orientation se sont transformés en visites et conférences virtuelles, parfois déroutantes pour les lycéens.
Monsieur le ministre, quelles mesures entendez-vous prendre pour que les lycéens, déjà malmenés par la crise sanitaire, ne manquent pas d’ambition, simplement à cause d’une méconnaissance des formations existantes ?