Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 22 février 2022 à 15h15
Bilan de la politique éducative française — Débat interactif

Jean-Michel Blanquer :

Madame la sénatrice, vous soulevez avec raison la question très importante de l’orientation.

Plusieurs éléments expliquent la situation actuelle. Je reconnais bien volontiers que la réforme que nous avons engagée apporte de nombreux changements. Comme toujours, la transformation des habitudes suscite des questions et des interrogations. Cela explique d’ailleurs que, pendant vingt ans, rien – ou presque ! – n’ait changé au lycée, alors que, voilà encore cinq ans, chacun constatait que le lycée et le baccalauréat étaient à bout de souffle.

D’aucuns soutenaient qu’une réforme du baccalauréat susciterait beaucoup d’objections, d’oppositions et de critiques. Tel est bien le cas depuis que nous avons mené cette réforme ! Pourtant, la majorité des lycéens y est favorable.

J’interrogeais hier encore des élèves lors d’une visite d’établissement : ceux-ci ont bien compris qu’ils disposaient désormais de plus de choix. Je me réjouis d’ailleurs que les jeunes s’intéressent à leur orientation plus tôt dans leur parcours. Nous traitons le problème à la racine : jusqu’alors, les difficultés d’orientation conduisaient à l’échec à la fin de la première année de l’enseignement supérieur.

Avant la réforme, chacun était déresponsabilisé. Or aucun spécialiste ne pouvait assumer le sujet à lui seul. C’est ainsi que l’on a « poussé la neige » : cela explique le scandale français d’un taux d’échec de 60 % à la fin de la première année de l’enseignement supérieur. Certes, les effets de nos décisions sont encore minimes, mais ce pourcentage a baissé l’année dernière. Les nouvelles générations s’interrogent plus tôt sur leur avenir et suivent des parcours d’orientation plus conformes à leurs désirs.

Je suis fier de l’une des innovations de la réforme, à savoir la présence de deux professeurs principaux en classe de terminale. Certes, ceux-ci ne sont pas omniscients, mais nous comptons sur eux pour aider les élèves et leurs familles dans l’orientation – c’est d’ailleurs leur mission depuis longtemps, mais nous l’avons réactualisée.

Une bonne orientation est l’affaire de toute la société : je pense au rôle nouveau que la loi a octroyé aux conseils régionaux. Bien sûr, la crise sanitaire a empêché la réforme de prendre toute son ampleur, mais celle-ci constitue une première étape intéressante

2 commentaires :

Le 29/04/2022 à 16:28, aristide a dit :

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"Madame la sénatrice, vous soulevez avec raison la question très importante de l’orientation."

Tout le monde en S, sinon chômage et déclassement social...

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Le 29/04/2022 à 16:32, aristide a dit :

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"cela explique le scandale français d’un taux d’échec de 60 % à la fin de la première année de l’enseignement supérieur. "

"Le taux d'échec pour les bacheliers S dans le supérieur est de l'ordre de 6%" ai-je lu sur un site. De 60 % à 6 %, il y a vraiment intérêt à faire S. Il y a 2 France finalement : celle qui a le bac S, et l'autre, celle qui n'a pas le bac S... La lutte des classes passe par le bac S.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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