Intervention de Jean-Michel Blanquer

Réunion du 22 février 2022 à 15h15
Bilan de la politique éducative française — Débat interactif

Jean-Michel Blanquer :

Monsieur le sénateur Magner, je vous remercie d’avoir énuméré la longue liste des primes que nous avons mises en place depuis notre arrivée aux affaires.

Certes, vous semblez remettre en cause leur bien-fondé, mais ceux qui les touchent s’en plaignent moins, d’autant plus que, avant ce rattrapage, les professeurs bénéficiaient de moins de primes que les autres fonctionnaires, comme nous l’avons constaté lors de l’examen du projet de loi consacré aux retraites. Il est légitime d’évoquer le point d’indice, qui est un autre sujet, mais je me réjouis de la création de ces primes.

Certaines d’entre elles, comme la prime informatique, sont universelles et valent pour tous les professeurs, tandis que d’autres, comme la prime REP+, d’un montant significatif, sont plus ciblées. Il me semble important de rappeler que cette dernière, qui s’ajoute à des primes déjà existantes, a permis une stabilisation, inconnue jusqu’alors, des enseignants dans ces établissements, grâce à son montant de 3 000 euros annuels. Il en va de même pour la prime de directeur d’école, d’un montant de 600 euros par an.

Comparons la situation d’un directeur d’école en REP+ entre 2017 et 2022. Depuis 2017, cette personne reçoit 3 000 euros de prime REP+, 600 euros de prime de directeur, 200 euros de prime informatique – contre 150 euros auparavant. Elle bénéficie en outre des classes dédoublées en grande section de maternelle, en CP et en CE1, ainsi que de plus d’AESH.

Certes, des améliorations sont toujours possibles, mais nul ne peut dire qu’il ne s’est rien passé pour cette personne durant le quinquennat, malgré le contexte difficile de la crise sanitaire.

Chacun s’accorde à reconnaître qu’il faut faire plus et mieux pour les AESH. Alors que je visitais hier un établissement à Marseille et que j’allais, comme souvent, à la rencontre des personnes qui souhaitent me présenter leurs revendications, une AESH m’indiquait, à juste titre, qu’elle ne gagnait pas assez d’argent.

Toutefois, elle a reconnu que sa situation s’était améliorée : voilà quatre ans, elle était en contrat aidé. Aujourd’hui, elle bénéficie d’un CDI et elle travaille plus de 30 heures par semaine, contre 20 heures auparavant : son salaire dépasse désormais le seuil des 1 000 euros. Sa situation devra encore être améliorée dans l’avenir, mais des progrès sont intervenus entre 2017 et 2022.

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