Monsieur le sénateur Courtial, nous souscrivons tous à l’objectif que vous mentionnez. Celui-ci n’a jamais été atteint aussi nettement que durant le présent quinquennat, grâce à la création de près de 12 000 postes malgré 280 000 élèves en moins, qui vivaient malheureusement souvent en milieu rural, je vous l’accorde.
Nous devons bâtir une stratégie consensuelle, afin de faire renaître l’école rurale, que je défends, car elle fait souvent mieux réussir les élèves que l’école urbaine ; elle est fondamentale dans la vie de notre pays.
C’est pourquoi nous avons décidé de ne jamais fermer une école rurale sans l’avis du maire. Certains avaient compris que cette mesure s’appliquait aux fermetures de classe. Or nous ne nous y étions engagés que pour la rentrée ayant suivi le premier confinement. Si nous avions pérennisé le gel des fermetures de classe, les situations auraient été figées, suscitant à terme des inégalités extraordinaires : certaines classes auraient compté 5 élèves, contre 30 ou 35 élèves dans d’autres.
Personne ne peut soutenir que le monde rural est défavorisé par rapport au monde urbain. Je suis en désaccord avec vous : les mesures prises en faveur des réseaux d’éducation prioritaire ne se font pas au détriment du monde rural, où le taux d’encadrement reste largement plus favorable que celui qui est constaté en milieu urbain. De grâce, n’opposons pas la ville à la campagne ! Menons une politique volontariste en faveur du monde rural, a fortiori lorsque de nombreuses familles souhaitent s’y installer après l’épidémie de covid-19.
Nous devons valoriser l’image du village grâce à son école. Ainsi, nous accompagnons les maires dans le développement de leur stratégie. Nous entendons favoriser les logiques pluriannuelles. J’en veux pour preuve les contrats de ruralité, qui concernent 67 départements. Ces stratégies répondent à votre attente et permettent de maintenir une classe en milieu rural, chaque fois que cela est possible.