Intervention de Jean-Raymond Hugonet

Réunion du 22 février 2022 à 15h15
Bilan de la politique éducative française — Débat interactif

Photo de Jean-Raymond HugonetJean-Raymond Hugonet :

Monsieur le ministre, notre rapporteur, Max Brisson, chez lequel nous aurons compris que vous ne partirez pas en vacances, nonobstant l’attrait et la verdure du Pays basque, a parfaitement résumé la situation : que vous le vouliez ou non, le bilan de la politique éducative française est sévère.

Pourtant, je me refuse à la perspective de voir notre pays condamné au déclin de son école. Il apparaît ainsi clairement que la faiblesse de notre système éducatif tient au manque d’une stratégie globale et de long terme.

L’école est une institution centrale au cœur de la promesse républicaine d’égalité des chances. Or celle-ci reste aujourd’hui lettre morte. Pis encore, les travaux du centre de recherches politiques de Sciences Po montrent que l’effondrement de la confiance des Français dans la démocratie s’explique largement par cette crise de la méritocratie républicaine.

La centralité de l’école réside bien sûr dans sa dimension civique ! Il est urgent d’encourager, dès l’école primaire, l’éducation à la citoyenneté et à un usage critique des médias et des écrans, par exemple, mais ces enseignements restent encore balbutiants.

Que dire de cette étude montrant que la moitié des différences de croissance entre les pays s’explique par le différentiel de niveau en mathématiques et en sciences ? Les performances de la France en la matière sont très décevantes. Cédric Villani est intarissable sur le sujet ; s’agissant des mathématiques, souffrez que je préfère son analyse à la vôtre !

Malheureusement, l’école est encore trop souvent le prétexte à des surenchères idéologiques, peu susceptibles de traiter les problèmes à la racine. Les gouvernements se succèdent et mettent en place une ou deux réformes iconiques, mais ponctuelles. Parfois, celles-ci consistent à défaire l’action du gouvernement précédent.

1 commentaire :

Le 29/04/2022 à 16:44, aristide a dit :

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"Il apparaît ainsi clairement que la faiblesse de notre système éducatif tient au manque d’une stratégie globale et de long terme."

Avec le nombre de bacheliers qui passent le bac S, il n'est pas si mauvais que ça.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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