Intervention de Gérard Longuet

Réunion du 22 février 2022 à 15h15
Bilan de la politique éducative française — Conclusion du débat

Photo de Gérard LonguetGérard Longuet :

En définitive, ce dont nous souffrons, c’est de ne pas avoir eu le temps d’aller au fond d’un sujet qui nous passionne les uns et les autres, indépendamment de nos convictions ; en effet, monsieur le ministre, nous avons tous la certitude que l’école est un des piliers de la République, ainsi qu’un outil de consolidation de notre société, de partage de valeurs et de construction de l’avenir.

Je voudrais remercier le groupe Les Républicains d’avoir accepté la demande de Max Brisson d’ouvrir ce débat.

Voilà longtemps que je suis rapporteur spécial du budget pour la mission « Enseignement scolaire » ; je le suis, en tout cas, depuis votre nomination, monsieur le ministre. À ce titre, j’ai exactement six minutes de temps de parole pour traiter un budget de 60 milliards d’euros – soit 10 milliards d’euros par minute !

Vous comprendrez donc, monsieur le ministre, que chaque parlementaire ici présent a son expérience, son parcours de vie, son ressenti, et il se trouve que c’est vous qui recueillez cette expression trop longtemps bridée et aujourd’hui rendue possible par la demande de Max Brisson.

Il est difficile, en très peu de temps, de satisfaire tout le monde. Je vous ai connu lorsque vous étiez recteur de Créteil et j’avais apprécié – à l’époque, j’étais déjà rapporteur spécial du budget – votre implication sur le terrain. Mais vous n’êtes pas un homme politique, vous n’avez pas l’expérience du suffrage universel. La pratique des élections vous aurait épaissi le cuir, monsieur le ministre : il y a des piques qui n’ont simplement pas d’importance et qu’il faut accepter en tant qu’elles font partie du jeu !

Toutefois, allons plus loin, parlons des chiffres, car de l’impossibilité d’aller au bout de cette réflexion provient, je crois, le caractère frustrant du débat.

Prenons l’exemple de l’enseignement des mathématiques – pour lequel, d’ailleurs, je vous remercie d’avoir créé un groupe de travail. C’est un sujet ; peut-être y a-t-il à cet égard un malentendu immense… Mais un malentendu, lorsqu’il est immense, devient une affaire politique nationale, qu’il convient de désamorcer !

Au-delà des chiffres, réels ou non, de la diffusion de l’enseignement des mathématiques ou de la féminisation, avérée ou non, de l’effectif des enseignants en mathématiques, se trouve une réalité simple : le vivier des candidats à cet enseignement est trop faible, et les concours en subissent évidemment les conséquences.

Par ailleurs, nos professeurs des écoles sont essentiellement des littéraires, qui, certes, ont un diplôme bac+5, mais qui manquent d’appétence pour les mathématiques.

Je n’ouvre pas ce dossier, car je n’en ai absolument pas le temps. Mais cela prouve que l’on peut toujours se jeter des chiffres à la tête. Si l’on n’a pas le temps de pousser la réflexion au bout, cela ne suscite que de la frustration. Or un dialogue qui se transforme en affrontement n’est ni votre souhait, monsieur le ministre, ni le nôtre, ni celui de Max Brisson.

1 commentaire :

Le 29/04/2022 à 16:55, aristide a dit :

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"Par ailleurs, nos professeurs des écoles sont essentiellement des littéraires, qui, certes, ont un diplôme bac+5, mais qui manquent d’appétence pour les mathématiques."

Le concours du CRPE est exigeant en mathématiques, le problème ne vient pas de là.

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

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