Du côté des élus, il y a un manque de connaissance du fonctionnement de l'institution judiciaire, avec des incompréhensions quant aux refus de communication qui sont justifiés par le secret de l'instruction, mais réciproquement, la faible connaissance des magistrats du fonctionnement des collectivités territoriales et des enjeux inhérents à leur juridiction, ne leur permet pas de s'enraciner pleinement au sein du territoire. Vous avez proposé, monsieur le ministre, un marché public de conseil et d'accompagnement en communication de crise auprès des magistrats, ouvert le 6 février dernier, pour un montant de 500 000 euros hors taxes - en tant que rapporteur spécial de la mission Justice, je surveille les deniers qui vous sont octroyés -. Une commission d'enquête sénatoriale s'est inquiétée à ce sujet de possibles dérives financières. Si cela n'est pas notre sujet aujourd'hui, il me semble que se pose la question du transfert de compétences et de données sensibles à des acteurs tiers. N'aurait-il pas été préférable d'internaliser cette compétence de communication, par exemple en créant un poste de porte-parole de juridiction qui aurait pu, dans un premier temps, renforcer le lien avec les élus du territoire pour les informer sur les avancées des procédures, parce que c'est une information qui n'est jamais communiquée facilement, puis, dans un second temps, décharger le parquet de la responsabilité de communication auprès de la presse et des élus ?