Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame la ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, l’Ukraine n’a jamais menacé la Russie, encore moins les Russes. Ces Russes qui, par milliers, sont aujourd’hui détenus dans les geôles poutiniennes pour avoir courageusement marché dans les rues de Moscou et de Saint-Pétersbourg contre cette guerre infâme dans laquelle Vladimir Poutine les a entraînés.
L’Ukraine n’a jamais menacé la Russie ni les Russes. En revanche, le choix de l’Ukraine pour la démocratie menace la dictature de Vladimir Poutine : c’est bien de cela qu’il s’agit.
Cette guerre n’est pas une guerre entre les Ukrainiens et les Russes. C’est une guerre entre la volonté d’un peuple d’être libre et celle d’un tyran de l’en empêcher.
Cette guerre n’est pas une guerre entre l’OTAN et la Russie. C’est une guerre entre la démocratie et la dictature, une guerre existentielle pour l’Europe entière, une guerre qui a réveillé la conscience de ce que nous sommes en tant que citoyens européens.
Vladimir Poutine voulait affaiblir l’Europe : il a récolté sa force.
Vladimir Poutine voulait diviser l’Europe : il a récolté sa plus puissante unité.
Jamais on n’aura vu les Européens se mobiliser autant, dans toute l’Europe, pour crier leur refus de la brutalité, leur refus des chars et des missiles, leur solidarité sans équivoque avec le camp de la démocratie et de la paix.
Jamais on n’aura vu les institutions européennes si unies et si efficaces, réagir si vite, si clairement et si massivement, ensemble. L’Europe renaît à Kiev.
Elle renaît lorsque, au milieu des bombes, sous les tirs de missiles, Zelensky signe la demande d’adhésion à l’Union européenne. Ce faisant, il n’affirme pas seulement l’identité européenne de l’Ukraine : il affirme l’identité politique de l’Europe. Il rappelle pourquoi et contre quoi nous avons construit l’Europe. Il nous rappelle ce que nous sommes et ce que nous devons faire pour le protéger.
Il nous rappelle que nous devons nous doter d’une politique de défense commune, arrimée à nos valeurs, et sortir sans attendre des énergies fossiles, ce qui implique notamment de sortir Total de la Russie.
Nous devons investir massivement dans les énergies renouvelables, qui sont des énergies de paix, et dans l’efficacité énergétique.