Intervention de Jean-Luc Vuillemin

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 27 janvier 2022 : 1ère réunion
Étude de la délégation sur la place des outre-mer dans la stratégie maritime nationale — Table ronde sur les câbles sous-marins

Jean-Luc Vuillemin, vice-président exécutif d'Orange Marine :

Aujourd'hui, la très grande majorité des coupures constatées sur les câbles sont dues à des interventions humaines involontaires : activités de pêche, ancres, etc. Ces aspects sont pris en compte lors de la conception des câbles : pour déterminer leur trajet, nous examinons la nature des activités humaines de la zone. Si cette zone semble trop risquée, elle sera évitée, ou le câble sera renforcé, voire enterré jusqu'à trois mètres de profondeur.

Les mouvements telluriques sous-marins constituent le deuxième risque le plus important. L'exemple récent des îles Tonga en atteste. Le premier grand crash de câbles sous-marins a eu lieu en 1929 au large de Terre-Neuve à la suite d'un mouvement tellurique. Comme l'a rappelé Camille Morel, nous maîtrisons les problèmes de réparations des câbles.

Par ailleurs, il n'existe pas d'exemple de coupures volontaires de câbles sous-marins en temps de paix, pratique en revanche très courante en temps de guerre, comme en 1914 ou en 1939 où les câbles de l'adversaire ont été rapidement arrachés. Nous savons que les marines américaines ou russes sont dotées de moyens permettant d'intervenir sur ces infrastructures, même s'il est assez simple d'arracher un câble : une simple ancre suffit, car les trajets sont connus.

Il est impossible de protéger physiquement un câble sous-marin. On recense environ 1,2 ou 1,3 million de kilomètres de câbles (6 000 kilomètres pour un câble transatlantique, 9 000 pour un câble transpacifique). La Marine nationale a la charge de leur défense, mais elle ne peut pas, avec ses moyens, veiller à la protection de toutes les routes câblières. La seule solution logique consiste donc en la multiplication et en la résilience de ces câbles. Par ailleurs, les stations d'atterrissage, vulnérables, sont connues, puisqu'elles font l'objet d'enquêtes administratives publiques.

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