Intervention de Jean-Yves Leconte

Commission des affaires européennes — Réunion du 1er mars 2022 à 15h30
Politique étrangère et de défense — Décision de la russie de faire la guerre à l'ukraine : communication

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Merci d'avoir pris l'initiative de mettre ce sujet essentiel, et qui est dans toutes nos têtes, à l'ordre du jour de cette réunion de notre commission.

L'intervention du président Zelensky devant le Parlement européen, ce matin, mérite d'être saluée. J'ai la conviction que ce qui se joue aujourd'hui sur le territoire de l'Ukraine, c'est l'avenir de l'Union européenne. Et vu la gravité de la situation, s'il n'y avait pas de risque d'embrasement nucléaire, il faudrait que nous y soyons. Car si c'est la force qui l'emporte, elle emportera toute l'Union, par petits morceaux : depuis 2008, on observe un grignotage progressif. L'avenir de l'Union est donc dans les mains des combattants ukrainiens.

Dès lors, le dépôt de la candidature est loin d'être illégitime, surtout que ce peuple s'est déjà soulevé en 2014 pour ouvrir cette perspective européenne. Pour autant, je suis d'accord avec notre président, il importe de respecter les procédures normales de négociation - même si l'Allemagne de l'Est est entrée dans l'Union sans négociation.

Avons-nous mobilisé tous les moyens dont nous disposons pour gérer la situation aux frontières ? Je pense notamment à Frontex. Un filtrage sérieux s'impose en effet, et des problèmes de sécurité réels se posent, avec de vrais risques d'attentats et de déstabilisation aux frontières. Nous avons donc besoin de Frontex. Pour l'heure, des Ukrainiens qui veulent passer en Pologne sont obligés de passer par la Roumanie, vu les délais d'attente.

Je mesure l'intérêt de la protection temporaire, en particulier en ce qui concerne les prestations complémentaires. Mais je crois que, d'une manière symbolique, nous devrions appeler à reconnaître à l'ensemble des Ukrainiens des droits équivalents à ceux de l'ensemble des citoyens européens, c'est-à-dire le droit à l'installation dans les pays de l'Union et le droit au travail. Cela vaudrait comme une sorte de première étape, ne nécessitant pas de négociations, compte tenu de la situation. Il faudrait d'ailleurs inclure aussi les ressortissants étrangers non communautaires qui vivaient en Ukraine, et leur donner des droits équivalents à ceux des citoyens européens en Europe. L'Europe ne doit pas fonctionner à deux vitesses.

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