Intervention de Pascal Allizard

Commission des affaires européennes — Réunion du 1er mars 2022 à 15h30
Politique étrangère et de défense — Décision de la russie de faire la guerre à l'ukraine : communication

Photo de Pascal AllizardPascal Allizard :

J'adhère complètement à ce que vient de dire Mme Jourda : le partenariat oriental existe déjà et, depuis des années, au Sénat, nous avons toujours dit aussi qu'il ne devait pas être interprété et compris comme une antichambre à l'entrée dans l'Union européenne.

L'enthousiasme un peu rapide de Mme Von der Leyen, pour compréhensible qu'il soit, m'inquiète beaucoup. D'ailleurs, elle n'a nullement mandat pour conduire ce dossier. Les procédures de candidature et d'adhésion doivent se fonder sur un accord unanime des 27, et faire l'objet d'une ratification par référendum ou, à défaut, par délibération des deux Chambres avec une majorité des trois cinquièmes. Nous n'y sommes pas encore !

Dénoncer cette guerre et l'action de M. Poutine, qui a engagé son pays dans cette guerre et dans les sanctions, oui, évidemment. Mais soyons extrêmement prudents, comme Mme Jourda l'a dit. Depuis quinze ans, nous avons bien vu quelle était la réaction des Russes à l'élargissement de l'OTAN et aux négociations de l'Union européenne avec leurs voisins, notamment dans le cadre du partenariat oriental : il suffisait d'aller sur le terrain pour l'entendre. Il y a donc des points d'équilibre à trouver. Aujourd'hui, ils ont été dépassés, mais nous devons garder cet objectif en tête : après la guerre, il faudra bien retrouver la voie de la diplomatie, de la discussion. Si, à ce moment-là, nous ne tenons pas compte des problématiques de celui qui est notre adversaire, et même actuellement notre ennemi, nous aurons du mal à reconstruire une paix durable.

J'ai vu la semaine dernière à Vienne, dans le cadre de l'OSCE, que les quatre cinquièmes de nos collègues réagissent dans l'émotion. Un certain nombre de pays et de dirigeants, et notamment la France, doivent garder du recul et du sang froid, pour éviter que nous ne nous précipitions dans des solutions qui, pour être généreuses, risquent de ne pas être durables.

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