Intervention de Antoine Lefèvre

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 9 mars 2022 à 9h00
Contrôle budgétaire – école nationale d'administration pénitentiaire enap – communication

Photo de Antoine LefèvreAntoine Lefèvre :

rapporteur spécial. – Parmi les voies de progrès concernant l’attractivité des métiers, il me semble qu’un effort de communication est nécessaire pour mieux faire connaître l’évolution des missions dévolues aux surveillants de l’administration pénitentiaire, notamment les nouvelles missions liées aux extractions, qui peuvent intéresser un public plus large, attiré par les métiers de la sécurité.

En ce qui concerne l’inadéquation des moyens budgétaires, il s’agit surtout d’un message d’alerte à adresser à la direction de l’administration pénitentiaire.

M. Roger Karoutchi. – Les syndicats de l’administration pénitentiaire se plaignent depuis des années d’une différence de traitement avec les policiers et gendarmes, qu’il s’agisse des rémunérations, de la formation, etc. L’amélioration de l’attractivité de l’école ne dépend-elle pas d’une revalorisation du statut, l’administration pénitentiaire faisant figure de « parent pauvre » parmi les corps « en tenue » ?

M. Jérôme Bascher. – La faible attractivité de l’ensemble des métiers de l’administration pénitentiaire n’est-elle pas liée à l’absence de perspectives de mobilité au cours de la carrière ? Certes, les directeurs d’établissement pénitentiaire peuvent devenir sous-préfets, mais rien ne semble prévu pour les autres catégories.

M. Jean-Marie Mizzon. – Dans le même ordre d’idées, existe-t-il des possibilités de « passerelle » vers les autres administrations ? Sont-elles utilisées ?

rapporteur spécial. – Les syndicats font effectivement état de grandes différences de traitement avec les autres corps « en tenue ». Pourtant, un effort de revalorisation indiciaire a été engagé, accompagné de primes de fidélisation dans le cadre des nouveaux concours nationaux à affectation locale. Pour mémoire, la dernière loi de finances poursuivait cet effort de revalorisation du traitement, avec une enveloppe de 22 millions d’euros prévue à cet effet. J’ajoute que la commission d’enquête de l’Assemblée nationale avait proposé, parmi ses recommandations, d’étudier un classement de l’ensemble des surveillants du corps d’encadrement et d’application en catégorie B, ce qui représente évidemment un coût non négligeable.

Concernant la mobilité, il faut certes continuer à l’encourager. Je rappelle toutefois que de beaux parcours sont d’ores et déjà possibles : ainsi, l’actuel directeur de Fleury-Mérogis est un ancien surveillant.

Il existe des possibilités de détachement vers d’autres administrations. Toutefois, on a surtout observé un mouvement vers les polices municipales, avec des départs souvent définitifs, donc il ne s’agit pas à proprement parler d’une passerelle.

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