Intervention de Claude Kern

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 24 février 2022 à 8h35
Paquet « ajustement à l'objectif 55 » – examen d'un projet de proposition de résolution européenne

Photo de Claude KernClaude Kern :

rapporteur de la commission des affaires européennes. – En tant que rapporteur de la commission des affaires européennes sur le volet « Énergie » de ce paquet, je m’associe aux propos de mon collègue Daniel Gremillet, dont je partage les conclusions et les propositions.

Le secteur de l’énergie constitue indéniablement la clé de voûte pour atteindre les objectifs très ambitieux fixés à l’ensemble des États membres par la Commission européenne. Je rappelle que 75 % des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne proviennent de la consommation et de la production d’énergie. La décarbonation du secteur de l’énergie est donc une étape essentielle pour parvenir à la réduction de ces émissions et à la neutralité climatique de l’Union prévue d’ici à 2050.

Les ambitions climatiques de l’Union européenne s’inscrivent aujourd’hui dans un contexte inédit de très haut niveau des prix des énergies, que nous devons prendre en considération. Cette situation, qui est appelée à durer, renforce les questionnements que nous avons sur le financement de la transition climatique, ses conséquences sur le coût énergétique pour les acteurs économiques, notamment pour les PME, et les inquiétudes sur le pouvoir d’achat des ménages européens.

Si nous partageons l’ambition de ce paquet, la politique énergétique européenne doit s’inscrire dans le respect de certains principes : la souveraineté des États membres sur le choix de leur bouquet énergétique, la neutralité technologique et la prise en compte de la situation des États membres dont la production d’électricité est déjà largement décarbonée.

Ainsi, nous considérons que l’ensemble des solutions décarbonées en matière énergétique doivent pouvoir contribuer à la transition énergétique, qu’elles soient issues de sources renouvelables ou non. Sur de nombreuses dispositions de ce texte, nous avons exprimé le souhait d’élargir le périmètre actuel aux carburants bas carbone ou de pouvoir valoriser une électricité autre que renouvelable, dans les règles de calcul des émissions de gaz à effet de serre. Le principe de neutralité technologique doit aussi bénéficier à l’hydrogène, qui constitue un enjeu géopolitique et de souveraineté majeur. Le directeur général de l’énergie et du climat au ministère de la transition écologique a d’ailleurs souligné, lors de son audition, le risque de passer d’une dépendance au gaz russe à une dépendance à l’hydrogène du Sahara.

Nous devrions disposer d’orientations générales sur ces textes « Énergie » à la fin du premier semestre 2022 ; une réunion du Conseil « Énergie » doit ainsi se tenir à la fin du mois de juin.

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