Intervention de Pascale Gruny

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 24 février 2022 à 8h35
Paquet « ajustement à l'objectif 55 » – examen d'un projet de proposition de résolution européenne

Photo de Pascale GrunyPascale Gruny :

rapporteur de la commission des affaires européennes. – Permettez-moi de citer quelques chiffres pour mesurer les efforts que doit accomplir le transport routier pour contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et parvenir à la neutralité climatique à l’horizon 2050. Aujourd’hui, le transport routier représente 80 % du transport des passagers de l’Union européenne et 75 % du transport des marchandises. Les voitures et les camionnettes génèrent plus de 70 % des émissions de gaz à effet de serre des transports en Europe, ce qui représente 12 % des émissions européennes totales. La mobilité est bien au cœur de la transition climatique.

Je voudrais attirer votre attention sur quelques points qui me semblent importants pour engager le continent européen dans une transformation profonde de son économie, des usages des transports et des modes de comportement des citoyens. Plusieurs sujets de vigilance ont déjà été évoqués, tels que l’acceptabilité de la transition par les ménages, le maintien de la compétitivité des entreprises européennes, en particulier dans le domaine des transports, ou le financement des mesures nécessaires à cette transition. Le niveau d’ambition pour s’adapter au changement climatique nécessite, en effet, des investissements considérables dans la recherche et l’innovation. J’ai la conviction que le développement de transports décarbonés est un des enjeux forts de la transition écologique et que l’accompagnement des ménages au report modal, qui concerne en priorité les grandes métropoles, doit aussi être favorisé.

Par ailleurs, pour lever les barrières à l’achat de véhicules électriques, le déploiement d’infrastructures de recharge doit s’accélérer. C’est pourquoi nous souhaitons un renforcement des objectifs fixés par la Commission européenne, qui concerne d’ailleurs tous les modes de transport. Je ne reviendrai pas sur la proposition relative à la fin de la commercialisation des véhicules à moteur thermique qui a précédemment été exposée.

Cependant, nous devons être particulièrement attentifs à l’incidence que pourrait avoir cette mesure sur le marché des véhicules d’occasion. Il ne faudrait pas qu’elle favorise une augmentation des exportations de nos voitures anciennes et très polluantes vers des pays moins développés. J’ai donc proposé le développement d’une économie circulaire, notamment pour l’automobile, qui peut se matérialiser par le reconditionnement de véhicules – certaines entreprises se sont déjà positionnées sur ce créneau – ou la réutilisation de pièces détachées. J’invite aussi à mieux prendre en compte l’ensemble du cycle de vie au regard des enjeux de neutralité carbone.

Enfin, il me semble important d’être attentif à la superposition de mesures européennes dont l’effet cumulatif peut avoir des conséquences sur les acteurs économiques.

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