Intervention de Clément Beaune

Commission des affaires européennes — Réunion du 18 mars 2022 à 8h30
Institutions européennes – débat préalable au conseil européen des 24 et 25 mars 2022 – Audition de M. Clément Beaune secrétaire d'état auprès du ministre de l'europe et des affaires étrangères chargé des affaires européennes

Clément Beaune , secrétaire d’État :

– La situation est particulière : les Ukrainiens n’ont aucune démarche à effectuer et n’ont pas besoin de visa, la protection temporaire couvrant tout le territoire de l’Union européenne. Concrètement, une personne fuyant la guerre peut se rendre en Pologne ou en Slovaquie, puis, sans avoir à se signaler ou à effectuer une démarche particulière d’enregistrement, en Allemagne, en Autriche ou en France. En conséquence, il n’est pas possible de mettre en place un mécanisme de répartition aussi structuré que celui qui a été mis en œuvre, ou discuté, pour les personnes en provenance du Proche-Orient ou d’Afrique du Nord.

Il faut donc organiser notre dispositif sans connaître exactement le nombre de personnes qui seront accueillies. Nous ne savons pas aujourd’hui si les personnes qui sont établies dans les pays de première ligne y resteront. Mon impression, après m’être rendu à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, est qu’elles souhaitent rester près de leur pays et dans des pays comptant déjà d’importantes communautés ukrainiennes, comme la Pologne, le Portugal ou le Royaume-Uni. Pour l’instant, les mouvements secondaires ne sont pas aussi importants que les mouvements primaires, mais il faut se préparer, si le conflit venait malheureusement à durer, à ce que certains réfugiés cherchent à s’installer ailleurs, sachant en outre que les pays voisins de l’Ukraine, au premier rang desquels la Pologne, ne pourront pas faire face seuls et durablement à un tel afflux.

La Commission européenne a mis en place une plateforme afin de connaître les flux, d’informer les pays d’accueil sur les dispositifs d’accueil de second rideau afin d’alléger la pression qui s’exerce sur les pays de première ligne. La France est prête à prendre sa part.

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