Nous travaillons à un paquet massif de sanctions, mais dans un but dissuasif, avec l'espoir de ne pas avoir à le mettre en oeuvre. La plupart des sanctions ont des effets par contrecoup, nous faisons attention à leur effet sur nous-mêmes et aux éventuelles rétorsions de la Russie. On peut ainsi anticiper que celle-ci couperait le robinet du gaz, c'est pourquoi les États concernés et l'Union européenne cherchent des sources alternatives. La situation n'est plus celle de 2009, quand une dizaine d'États de l'Union européenne dépendaient à 80 % de la Russie. Si elle perdait le marché européen, cette dernière serait en effet plus dépendante de la Chine. S'agissant des minerais et des métaux, en cas de sanctions, la Russie se trouverait même seule face à la Chine. Les sanctions seraient surtout efficaces en cela qu'elles provoqueraient un tel face-à-face. Pour ce qui concerne le projet Nord Stream, les Allemands ont déclaré que sa non-mise en service était une option.
Notre présence en Roumanie serait une présence renforcée, comme dans les pays baltes, dans le cadre de l'OTAN. Cela a déjà été discuté, le ministre de l'Europe et des affaires étrangères se rend à Bucarest aujourd'hui. Son calendrier sera celui d'un déploiement régulier sans précipitation. Il s'agit d'offrir une réassurance à nos alliés de l'OTAN, et de montrer la différence de statut entre nos alliés de l'OTAN et les autres États, comme l'Ukraine. Il n'existe pas de clause de défense et de solidarité avec l'Ukraine, mais nous souhaitons rappeler l'existence de l'article 5 du traité de Washington et renforcer le flanc sud-est de l'OTAN, en prenant en compte, en outre, les tensions en mer Noire. Nous renforçons ainsi la cohésion avec nos alliés.