rapporteure. – Nous avons le plaisir, conjointement avec ma collègue Martine Filleul, de vous présenter aujourd’hui les conclusions de notre travail sur la logistique urbaine durable, qui nous a conduites à réaliser près de vingt auditions de plus d’une quarantaine de personnes, auxquelles s’ajoute une dizaine d’auditions communes avec nos collègues rapporteurs des autres volets de la mission d’information.
D’ores et déjà, la logistique urbaine occupe une place centrale dans nos agglomérations, où elle représente environ 20 % du trafic. Elle est indispensable à la continuité de la vie de nos zones urbaines, comme l’a bien montré la crise sanitaire, et peut prendre plusieurs visages : l’expression « logistique urbaine » fait d’ailleurs autant référence à l’approvisionnement de nos commerces par les grossistes qu’aux artisans qui déplacent leur matériel dans un véhicule utilitaire léger, sans oublier l’acheminement de matériaux de construction sur les chantiers ou encore les colis envoyés aux particuliers.
Or, si la logistique est un maillon essentiel pour le bon fonctionnement des villes, elle est également source d’externalités négatives. D’après l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), le transport de marchandises représenterait environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre en agglomération. À Paris, il génère 25 % des émissions de CO2, 35 % à 45 % des oxydes d’azote et 45 % des particules fines. À cette empreinte environnementale importante, s’ajoutent souvent des problématiques de congestion, de bruit, voire parfois de sécurité.
De plus, sous l’effet de l’urbanisation, du développement du e-commerce, mais aussi de l’augmentation à venir du nombre de zones à faibles émissions mobilité (ZFE-m), prévue par la loi Climat et résilience », la place de la logistique sera sans doute amenée à croître ces prochaines années.
Dans ce contexte, et pour anticiper ce défi majeur pour nos agglomérations, nous avons souhaité nous emparer de ce sujet et formuler quatre axes de propositions afin que la logistique ne soit plus vue exclusivement comme une contrainte pour nos villes et pour définir les conditions dans lesquelles cette activité, essentielle à la vie de nos agglomérations, peut s’exercer de la façon la plus efficace et la plus apaisée possible.
Je laisse à présent la parole à ma collègue Martine Filleul pour vous présenter les deux premiers axes de notre rapport.