Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 4 mai 2022 à 9h30
Situation de la chine et relations avec la france et l'union européenne — Audition de Mme Françoise Nicolas directeur du centre asie de l'institut français des relations internationales ifri et de M. Marc Julienne responsable des activités chine à l'ifri

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Nous sommes heureux d'accueillir Mme Françoise Nicolas, directeur du Centre Asie de l'Institut français des relations internationales (IFRI), et M. Marc Julienne, responsable des activités Chine, sur la situation de la Chine, ses relations avec la France et l'Union européenne et sur sa perception du conflit en Ukraine.

Notre commission vous a plusieurs fois auditionnés dans le cadre de nos rapports d'information annuels. Nous connaissons donc la qualité de vos travaux et sommes heureux de vous accueillir ce matin.

Le coronavirus a été un accélérateur de politique interne et de géopolitique, mais nous aurions tendance à en parler au passé et presque à en oublier les leçons, notamment sur nos interdépendances économiques.

La Chine ne peut pas en parler au passé. Après le nouveau confinement de Shanghai, c'est celui de Pékin qui s'esquisse au nom de la politique du « zéro virus » à laquelle s'accroche la Chine, que ce soit pour prouver la prétendue supériorité de son modèle de gestion de la crise face à celui de l'Occident ou pour pallier la moindre efficience des vaccins chinois.

Après s'être enorgueillie d'avoir « bien géré la crise », comme en témoignent la guerre des masques, la bataille des narratifs ou encore le difficile travail d'enquête de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Chine risque-t-elle d'entraîner de nouvelles ruptures des chaînes d'approvisionnement mondiales en reconfinant de telles parts de son territoire ?

Vous nous présenterez vos analyses sur le risque de contraction de l'économie chinoise, ses éventuelles répercussions économiques internationales, mais aussi sur l'équilibre du pouvoir chinois à l'aube du troisième mandat probable de Xi Jinping et les perspectives d'évolution de l'appareil interne du Parti communiste chinois (PCC), qui assoit sa légitimité sur l'émergence promise des classes moyennes chinoises.

D'autres bouleversements géopolitiques majeurs sont intervenus, notamment la signature de l'accord de coopération Aukus, dont la Chine a fait une lecture au mieux de ses intérêts sur la versatilité de l'allié américain.

Plus récemment, et plus cruellement, la guerre en Ukraine a modifié notre lecture de l'ordre international. Comment se positionne la Chine dans cette perspective, vis-à-vis de la Russie, mais aussi de l'Union européenne et de notre pays ? Son discours sur le déclin de l'Occident s'en trouve-t-il renforcé ? On a lu que le risque existait que Taïwan devienne l'Ukraine de la Chine. Quelle est votre analyse sur ce sujet ?

Les nouvelles routes de la soie semblent avoir permis à la Chine de réduire sa dépendance énergétique et alimentaire, mais aussi, à bas bruit, de développer sa puissance monétaire. Enfin, la question de l'internationalisation de la monnaie chinoise, favorisée par la pandémie et les sanctions à l'encontre de la Russie, mérite un éclairage particulier.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion