– C’est avec le souci de la transparence et un profond respect pour la représentation nationale que nous prenons la parole devant vous. Le Gouvernement n’a rien à cacher et se réjouit de pouvoir expliquer ce qui s’est passé samedi soir. Une fête du sport a été gâchée et nous regrettons des débordements, parfois inacceptables. Pour les fans de football, dont je suis – j’ai été arbitre pendant de longues années –, c’est une blessure dans notre fierté nationale. Avons-nous évité le pire ? Oui. Aurions-nous pu anticiper davantage ? Sans doute.
Je regrette les critiques dont ont été la cible les fonctionnaires de la République qui sont sous ma responsabilité : c’est au ministre de répondre aux parlementaires et aux médias. Seuls les lâches se défaussent sur leurs subordonnés. Ma confiance pour les personnes que j’ai l’honneur de commander depuis deux ans est complète. Comme le disait le président Mitterrand, il n’est point d’honneur sans difficultés.
La finale devait se tenir à Saint-Pétersbourg, mais la situation géopolitique a conduit à ce qu’elle soit organisée dans un autre pays. La France s’est portée candidate pour accueillir cet événement dont la responsabilité relève de l’UEFA et de la Fédération française de football. Il faut habituellement dix-huit mois pour organiser ce type d’événements ; la France l’a fait en trois mois.
Une grève de la RATP a été annoncée quelques jours auparavant, ce qui a déplacé de nombreux spectateurs vers le RER D, où le flux de voyageurs a été trois fois et demie plus important que lors de la finale de la Coupe de France, quelques jours auparavant, pourtant classée plus dangereuse par la division nationale de lutte contre le hooliganisme.
La gare du RER B est pour ainsi dire faite pour acheminer des spectateurs au Stade de France, avec des sorties et un espace plus vastes. Celle du RER D a un cheminement plus étroit, avec un goulet d’étranglement sous l’autoroute, tout particulièrement pour l’accès aux tribunes britanniques, où ont eu lieu les débordements.
Quel était le dispositif de sécurité ? Pas moins de 6 800 policiers et gendarmes et quelques dizaines de pompiers avaient été mobilisés ; c’est l’événement sportif qui a le plus mobilisé d’effectifs depuis que je suis ministre de l’intérieur.
Dix UFM, chacune forte de quatre-vingts policiers des compagnies républicaines de sécurité (CRS) ou gendarmes mobiles, ont été déployées dans le périmètre du Stade de France, à la suite de la note de renseignement qui prévoyait plusieurs centaines de détenteurs de faux billets et de très nombreux supporters anglais venus à Paris sans billet, encouragés par l’entraîneur de Liverpool lui-même.
Deux « fan zones » ont été installées, l’une cours de Vincennes, pour 40 000 supporters anglais, l’autre à Saint-Denis pour ceux du Real Madrid. Aucune des deux, qui ont accueilli jusqu’à 50 000 personnes dès 14 h, n’a connu de débordement majeur.
L’aéroport Charles-de-Gaulle a été sécurisé, une grande majorité de supporters espagnols ayant emprunté des avions affrétés, contrairement aux supporters anglais. Même chose pour les Champs-Élysées, qui servent souvent de lieu de rendez-vous. Des UFM ont également été déployées dans Paris, notamment dans les gares ou les stations Châtelet-les-Halles et Nation.
S’agissant de la Seine-Saint-Denis, Monsieur le président de la commission des lois, nous avions déployé 326 effectifs de sécurité publique – à ne pas confondre avec les presque 6 000 effectifs d’ordre public. Il faut comparer ces 326 policiers en tenue, en civil ou en brigade anticriminalité (BAC) aux 164 qui avaient été déployés pour la finale de la Coupe de France. Pour une manifestation comptant, en principe, le même nombre de spectateurs, nous avons doublé les effectifs. Pour répondre clairement à votre question : il y avait suffisamment d’effectifs de forces de l’ordre pour cet événement.
Permettez-moi de retracer le déroulé précis de la soirée. À 18 h 45, alors que de nombreux spectateurs arrivaient sans incident, une bagarre éclate sur le barrage de la passerelle de l’Écluse et deux tentatives d’intrusion sont signalées dans un parking de VIP et dans le village de l’UEFA au nord de la « fan zone ». La police intervient très vite et treize individus sont interpellés, en particulier ceux qui avaient tenté de pénétrer sur le parking.
Jusqu’à 18 h 45, les arrivées sont importantes. Par la ligne 13, cela se fait sans difficulté. Mais, entre 19 h et 19 h 45, les pressions deviennent très importantes dans le goulet étroit entre la gare du RER D et l’endroit où a lieu le préfiltrage : la préfecture de police y a dénombré jusqu’à 15 000 personnes.
Le Stade de France a décidé, depuis la dernière finale de la Coupe de France, d’expérimenter le préfiltrage en prévision de la coupe du monde de rugby, en plaçant des stadiers – qui étaient 1 600 en tout contre 1 300 pour ce dernier match – bien en amont. Cela s’était très bien passé la première fois.
Rappelons que ce ne sont pas les services de police qui contrôlent les billets, même si des gendarmes mobiles avaient été placés en appui des stadiers pour ne laisser passer personne sans billet valable.
La Fédération française de football pourrait vous le confirmer, c’est le club de Liverpool qui a demandé que soient vendus des billets papier, alors que tous les billets, avant la finale, étaient des billets électroniques. Sur les 20 000 billets auxquels ils avaient droit, Madrid en a demandé très peu en papier, tandis que Liverpool les a demandés quasi intégralement sous ce format.
Monsieur le ministre de l’intérieur brandit deux billets.
– Voici deux billets papier : l’un vrai, l’autre faux. Les stadiers ont un stylo chimique qui permet de distinguer les deux en raturant un carré situé au verso.
Ce préfiltrage n’a posé de problème que pour les supporters britanniques arrivés par le RER D et se rendant dans les virages qui leur étaient réservés : d’après les équipes de la Fédération française de football et du Stade de France, entre 57 et 70 % des billets étaient faux, souvent à l’insu des personnes les ayant achetés, tant ils sont ressemblants. De nombreux autres n’avaient pas de billet.
Il faut distinguer deux types de fraudes qui ont fait l’objet d’un signalement par le préfet de police au parquet de Bobigny. Certaines personnes ont acheté à la sauvette pour 50 livres de faux billets grossiers qui auraient pu leur permettre – s’il n’y avait pas eu de préfiltrage – de passer les contrôles avant le tourniquet où le QR-code doit être lu. D’autres ont acheté, en toute bonne foi, pour 800 à 1 200 euros, des billets très ressemblants sur des sites frauduleux ou dans des bars où l’on vend des billets officiels. C’est à ces derniers que se rapporte le chiffre de 2 700 donné par l’UEFA.
C’est ce qui explique, avec la grève du RER B, qu’il soit arrivé trois fois plus de personnes par le RER D que d’habitude, et qu’elles se soient massées dans un passage étroit devant les stadiers, qui devaient faire face à ce grand nombre de faux billets. C’est cette accumulation qui a conduit aux débordements.
Côté espagnol, alors qu’il y avait en théorie le même nombre de supporters – 20 000 –, il n’y a eu aucun faux billet et les spectateurs ont pu entrer sans aucun problème.
Lorsque le préfiltrage a été levé pour des raisons d’ordre public, les supporters ont tenté de scanner aux tourniquets 2 889 faux billets. D’après Orange, prestataire de la connectique des contrôles, plusieurs billets ont été dupliqués des centaines de fois – jusqu’à 750 et 744 fois pour deux d’entre eux, avec le même numéro de place. Comme, dans la confusion, des gens sont entrés sans contrôle, il y a eu des témoignages sur les réseaux sociaux de personnes à qui la même place a été attribuée. Je vous transmettrai bien sûr tous les documents que je vous présente ici.
Mais revenons au premier problème : 15 000 personnes qui s’agglutinent, y compris des femmes, des enfants et des personnes à mobilité réduite, dans le passage sous l’autoroute. Le préfet de police prend alors la décision de lever le filtrage pour éviter des écrasements et les bousculades. C’est cette décision qui a permis d’éviter les drames que nous avons déjà connus dans ce genre de situations.
À 19 h 45, soit une heure et quart avant le coup d’envoi, les 15 000 personnes accumulées, plus ceux qui arrivent encore par le RER D, se retrouvent devant le Stade de France et se précipitent vers les barrières. Devant le nombre très important de personnes – 5 à 6 000 – qui poussent les portes d’urgence conçues pour céder à 300 kilos, le préfet de police décide de rapatrier les gendarmes mobiles qui encadraient le préfiltrage et les sorties du RER D de l’autre côté des grilles pour éviter des écrasements, des intrusions et l’envahissement du terrain qui aurait empêché le match de se tenir. C’est ce qui explique la délinquance sur le mail : il n’y a pas ou plus de forces de police présentes.
Ce chiffre de 2 800 faux billets repérés aux tourniquets des trois portes par lesquelles devaient entrer 20 000 supporters anglais, représente plus de 10 % du total – et chacun a vu les images montrant des personnes, dont le billet ne fonctionnait pas, passer au-dessus ou en dessous du tourniquet, et qui ne sont pas comptées.
Sur le mail, les effectifs procèdent alors à des opérations de maintien de l’ordre ; à la fin de la première mi-temps, il n’y a plus de difficultés. À la fin de la seconde, alors que Liverpool a perdu, l’évacuation se passe sans problème. Chacun retourne aux transports dans lesquels se produisent des actes de délinquance, car l’ordre public n’est plus assuré entre le stade et le RER D. Aucun problème dans les « fan zones », sinon, à Nation, où un tenancier de restaurant demande l’intervention de la police contre des supporters avinés qui dévastent son établissement.
Comment arrive-t-on à 30 à 40 000 spectateurs de plus que les 75 000 que peut contenir le Stade de France ? Nous n’avons jamais dit que toutes ces personnes avaient un faux billet, mais que certains n’en avaient pas et que d’autres avaient un faux.
Pour ceux qui ne croient pas la préfecture de police, nous avons d’autres sources. La Fédération française de football a indiqué officiellement que si l’UEFA avait édité 75 000 billets, on avait constaté la présence de 110 000 personnes aux abords du stade de France : 79 200 personnes ont pris les transports en commun selon la RATP et la SNCF ; 21 000 sont venues en bus affrétés ; 6 000 sont arrivées en taxi ou par des véhicules avec chauffeur, selon les chiffres des diverses compagnies ; 4 100 ont emprunté leur véhicule particulier, d’après le comptage dans les parkings. Cela aboutit, à 5 000 personnes près, à nos chiffres.
Nous regrettons à ce propos de n’avoir pu utiliser les drones pour disposer de meilleures images. D’après nos chiffres, 27 000 personnes ont pris la ligne 13, 37 000 le RER D – ce qui est démesuré par rapport au chiffre habituel –, 6 500 ont pris la partie du RER B gérée par la SNCF à partir de Paris-Nord et 10 500 la partie gérée par la RATP. Cela fait déjà 80 000 personnes ayant pris les transports publics. Si l’on compte les taxis, les VTC, les cars, les bus et les véhicules particuliers, on arrive à un chiffre entre 109 000 et 117 000, soit 34 800 ou 42 800 de plus que les 75 000 que peut contenir le Stade de France.
Soit ils sont entrés de manière surnuméraire, soit ils ont été expulsés, soit ils ont été bloqués au préfiltrage. Ceux qui n’ont pas réussi à entrer dans le stade ont dû s’en éloigner rapidement, car la 4G n’y fonctionne pas très bien et il leur était ainsi difficile de suivre le match depuis leur téléphone portable.
Certains se demandent ce que sont devenues ces 35 000 personnes en plus. Eh bien, la SNCF indique que, dès 22 h 52, soit peu après la fin de la mi-temps, de nombreux supporters reprennent les transports, et notamment le RER D. En effet, le coup d’envoi a été décalé, et le déroulement du match aussi jusqu’à la fin du match. Cela a d’ailleurs été une prouesse pour les deux entreprises de transports publics de parvenir à adapter les circulations de trains aux horaires changeants de la soirée.
Dès 22 h 45 – ou 22 h 52 d’après la SNCF –, selon des images de vidéoprotection que je ne peux vous fournir pour des raisons de protection des libertés, mais que vous pourrez sans doute vous procurer, les quais du RER, notamment de la station La Plaine-Stade de France, étaient pleins de maillots rouges.
Malheureusement, la SNCF a dû faire venir très rapidement des trains qui, dès 22 h 52, repartaient à Paris dans des conditions très différentes de celles d’un match normal - en général, tout le monde attend la fin du match pour partir...
Je ferai un comparatif avec la finale de la Coupe de France, organisée quelques jours auparavant, plus dangereuse a priori que la finale de la Champions League selon la division nationale de lutte contre le hooliganisme. Sans faire injure aux sénateurs des départements concernés, chacun sait que certains clubs de supporters des deux clubs de football qui se sont opposés en finale de la Coupe de France posent des problèmes très importants. Nous avions mis l’accent sur l’ordre public et très peu d’incidents se sont déroulés, alors qu’il y avait plus de billets vendus que pour la finale de la Champions League.
Pour la finale de la Coupe de France, il y avait 162 policiers de sécurité publique contre 326 pour la finale de la Champions League et 810 membres des forces de l’ordre chargés de l’ordre public pour la première, contre 1 170 pour la seconde. Lors de la finale de la Coupe de France, il y a eu zéro agression contre les forces de l’ordre, contre dix lors de la finale de la Champions League, et zéro stadier blessé contre dix, dont un très gravement. Trois plaintes ont été déposées à l’occasion de la première contre trente-cinq lors de la seconde. On a dénombré vingt et une interpellations lors de la première, contre quatre-vingt-une lors de la seconde, dont vingt-neuf aux abords immédiats du Stade de France. La moitié de ces personnes, dont certaines ont été interpellées pour avoir sauté par dessus les grilles, étaient des citoyens britanniques. On en dénombre aussi parmi les cinquante-deux personnes interpellées hors du stade, notamment sur un parking. Sur quatre-vingt-une interpellations, on recense vingt-cinq étrangers hors Union européenne. Sur Paris et la Seine-Saint-Denis, cent-cinq interpellations ont été réalisées, conduisant à soixante-treize gardes à vue. Je veux rappeler ici que le ministre de l’Intérieur ne décide pas des poursuites judiciaires.
Que pouvons-nous faire immédiatement, notamment vis-à-vis des personnes flouées et de ceux qui, citoyens britanniques ou espagnols, n’ont pu déposer plainte ? Je proposerai qu’à partir de lundi, ils puissent le faire dans leur pays. Je dépêcherai des policiers français à Madrid et, je l’espère, à Liverpool, sinon à Londres, et nous proposerons une plateforme informatique en espagnol et en anglais, ainsi que des lettres de plainte déjà rédigées dans ces langues, pour pouvoir répondre à chacune des plaintes. Monsieur le président de la commission des lois, nous vous communiquerons les résultats des dépôts de plainte.
Le parquet de Bobigny s’est saisi des faits de faux billets, édités de manière massive et industrielle, je le maintiens. Je constate à ce propos que l’UEFA diligente elle-même une enquête sur ce sujet. D’autres pays ont tout loisir de mener également des enquêtes. Je n’en ai pas connaissance, mais nous serions au rendez-vous de la coopération si tel était le cas.
Évidemment, nous tirerons des leçons pour l’avenir - la ministre des sports y reviendra.
Pour ce qui relève de l’ordre public, qu’avons-nous mal fait ? Nous avons sans doute sous-estimé le nombre de policiers ou l’action de sécurité publique. Nous n’avions pas prévu que la situation dégénérerait et qu’il faudrait lever les barrages d’ordre public, ce qui livrait une partie de l’espace entre le RER D et le Stade de France, comptant peu de policiers, à un certain nombre de personnes qui, profitant de la confusion, ont commis des violences. Il faut prévoir beaucoup plus de policiers de sécurité publique. Chacun voit qu’un policier d’ordre public casqué et équipé n’est pas là pour intervenir contre des actes de délinquance. Certains l’ont fait, et je les en remercie, mais ce n’est pas leur travail ni la réglementation. Nous tirerons toutes les conclusions nécessaires pour le match France-Danemark, pour lequel la quasi-intégralité des billets sont électroniques, ainsi que pour les matchs et autres compétitions futurs.
La ville de Saint-Denis et la préfecture de police de Paris doivent disposer de caméras de vidéoprotection sur l’ensemble du RER D menant au Stade de France. Actuellement, ce sont surtout la ligne 13 du métro et le RER B qui sont vidéosurveillés. Dont acte. Je mettrai des moyens dès le mois prochain pour équiper l’ensemble de cet axe.
Nous devons aussi anticiper les afflux très importants et non prévus, qu’il s’agisse d’un attentat, d’une panne ou d’un incendie, en prévoyant un dispositif d’urgence particulier contre l’insécurité publique.
Concernant l’ordre public, soyons clairs : les décisions prises ont sauvé des vies. Il y a eu des gestes inappropriés et disproportionnés d’un certain nombre de policiers ou de gendarmes mobiles. Deux signalements ont été faits à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). J’ai évidemment donné instruction à celle-ci de les étudier. Les Espagnols et les Anglais pourront également saisir l’IGPN. J’ai personnellement constaté deux utilisations de gaz lacrymogène contraires aux règles d’emploi et j’ai demandé des sanctions au préfet de police vis-à-vis des responsables des forces de l’ordre concernés.
Cependant, alors que plus d’une dizaine de milliers de personnes se pressaient, même s’il y avait parmi elles des spectateurs se rendant au stade « en bon père ou en bonne mère de famille », pour éviter un écrasement, les policiers et les gendarmes, dans l’urgence et sur ordre de leur hiérarchie, ont utilisé des moyens de dispersion. Ces moyens étaient-ils adéquats ? Manifestement, l’expérience montre qu’ils méritent d’être très largement revus. J’ai donc demandé dès maintenant l’étude de règles d’emploi différentes – le préfet Cadot y travaille par ailleurs. Les CRS et les gendarmes mobiles n’avaient pas d’autres moyens de disperser la foule, sinon des grenades anti-rassemblement et des lanceurs de balles de défense (LBD), ce qui n’était pas du tout proportionné.
Le gaz lacrymogène a permis de sauver un certain nombre de personnes de l’écrasement. Il a aussi causé de gros dégâts, notamment sur des enfants. J’ai vu les images, comme vous. Je voudrais présenter très sincèrement mes excuses pour cette utilisation disproportionnée. Des sanctions seront prises. Je vous les communiquerai, si vous le souhaitez, monsieur le président de la commission des lois. Je tiens à votre disposition l’ensemble des documents et répondrai à toutes vos questions.
Je précise que la note de la DNLH n’envisageait pas de milliers de faux billets. Elle prévoyait tout d’abord que des personnes tenteraient de pénétrer par ruse dans l’enceinte sportive en utilisant par exemple des uniformes de stewards, du personnel de l’UEFA, du personnel médical ou des agents de nettoyage. Ce n’est, fort heureusement, pas arrivé, mais nous nous y étions préparés. Elle prévoyait ensuite que, comme cela avait pu être constaté lors des précédentes finales jouées par le club de Liverpool – je rappelle que nous n’avons eu aucun problème avec les supporters madrilènes ou d’autres – plusieurs centaines de supporters anglais – et non plusieurs milliers – tenteraient de pénétrer dans le stade en forçant les tourniquets et les différentes portes d’accès. En réponse, nous avions prévu la « fan zone » et le surnombre de policiers d’ordre public.
Je vous dois la vérité : il y a eu un dysfonctionnement puisque cette note de la DNLH n’a pas été transmise à la préfecture de police, contrairement à ce qui se fait lors des autres matchs. Je multiplie les réunions pour savoir ce qui s’est effectivement passé. C’est un dysfonctionnement du ministère, même si cela n’aurait pas changé grand-chose puisqu’il n’avait pas été prévu des milliers de personnes. Toutefois, il est évident que le préfet de police, qui est garant de l’ordre public à Paris et en petite couronne, aurait dû connaître cette note.