– Nous venons de connaître un week-end assez malheureux pour le supportérisme : après nos déboires de samedi soir, nous avons tous assisté aux débordements de Geoffroy-Guichard. Nous avons globalement constaté un regain de violence cette saison dans les stades de Ligue 1, tout comme en Angleterre. Il faut s’attaquer à cette problématique avec une détermination totale.
Nous avons annoncé hier matin, avec Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti, la création d’un groupe de travail conjoint. Nous voulons faire preuve d’une fermeté absolue à l’égard des fauteurs de trouble, mais nous croyons aussi au dialogue avec les associations de supporters et l’instance nationale du supportérisme. J’aurai, dans quelques jours, une session de travail avec Sacha Houlié et Marie-George Buffet et je recevrai, la semaine prochaine, l’une des premières associations de supporters. Nous enclencherons cette reprise en main ensemble, à l’échelle interministérielle, afin de lutter contre la violence dans les stades.
Nous allons examiner l’ensemble du régime de la loi du 2 mars 2022 - interdictions administratives de stade, interdictions commerciales, déplacements de supporters, sanctions disciplinaires... Nous nous pencherons aussi sur la question d’une billetterie plus nominative afin de mieux contrôler les flux. Nous vous rendrons compte de ce travail.
Le maire de Saint-Étienne, Gaël Perdriau, m’a écrit pour proposer d’associer les élus locaux à ce nécessaire travail en préparant, avec les communautés de communes et les communautés urbaines, un livre blanc pour contribuer à la réflexion que nous entendons mener avec l’ensemble des parties prenantes.
Dès le prochain concert qui aura lieu au Stade de France, nous allons tenter d’introduire une billetterie électronique avec une composante blockchain à même de garantir le caractère infalsifiable des billets.
Je le redis : nous sommes désolés des désagréments causés à ceux des 22 000 supporters anglais qui avaient des billets parfaitement réguliers. La fête a été gâchée et 2 700 d’entre eux n’ont jamais pu activer leurs billets. C’est la raison pour laquelle j’ai demandé à l’UEFA de les indemniser.
Liverpool est un très grand club et Jürgen Klopp un très grand coach. Cette équipe mérite un respect infini. Hillsborough et Heysel sont des moments de l’histoire récente de ce club qui imposent beaucoup de réserve et de dignité au moment d’évoquer les enjeux du supportérisme. Toutefois, il faut bien reconnaître cette problématique massive, organisée, de faux billets. Les supporters anglais en possession de billets valides ont d’ailleurs été les premières victimes de cette fraude. Je m’entretiendrai avec le ministre des sports britannique en tout début de semaine prochaine. Nous avons déjà évoqué ces questions avec l’ambassadrice du Royaume-Uni en France. J’adresse encore toutes nos excuses pour cette frustration.
Qui mieux que les Anglais peut savoir que ces problématiques entraînent parfois des dérives immenses ? Je ne reviendrai pas sur les propos de la baronne Louise Casey, fonctionnaire du gouvernement britannique et aujourd’hui membre de la Chambre des Lords, qui a souligné, voilà un an, les immenses difficultés éprouvées à Wembley.
Nous avons fait du mieux possible pour monter cette compétition en trois mois. Au regard du contexte géopolitique, cette finale n’aurait pu se tenir à Saint-Pétersbourg dans des conditions décentes. Nous avons su, le 4 mai, que Liverpool serait l’un des protagonistes de ce match. Je voudrais tout de même rappeler que les conditions de jeu ont été bonnes sur le terrain, que le match a pu se jouer, qu’une coupe a pu être attribuée et qu’un champion a pu être désigné. C’est aussi de cela qu’il faut se souvenir, tout comme du bon fonctionnement des « fan zones » et de l’absence de toute violence entre supporters de ces deux très grands clubs.
Nous sommes extraordinairement mobilisés sur la question des agents de sécurité, métier si essentiel au bon déroulement des événements que nous organisons. Il s’agit d’une filière en tension. Un décret créant une spécialité événementielle spécifique dans la sécurité privée avec une formation ad hoc a été pris le 20 avril dernier. Un travail très pragmatique a été engagé avec toute la branche professionnelle, les administrations et les organisateurs sous la coordination du Dijop, le préfet Cadot, en prévision de la coupe du monde 2023 et des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. Nous sommes dans l’anticipation et nous menons un travail collectif pour faire en sorte que cette filière soit au rendez-vous et se montre parfaitement complémentaire des forces de sécurité intérieure et de la police municipale, le cas échéant.
Beaucoup de questions ont été centrées sur le Dijop. Notre pays compte d’immenses serviteurs de l’État, dont il fait partie. Son expérience et ses réalisations parlent pour le préfet Cadot, également délégué interministériel aux grands événements sportifs. Il était aux manettes lors des attentats de 2015 et durant l’euro 2016 : il connaît parfaitement les questions de gestion de crise et constitue une force pour notre dispositif.
Je peux comprendre que mon tweet de ce matin ait été mal perçu. Un grand événement sportif réussi a un effet de levier sur la pratique du sport. Je souhaitais éviter tout effet inverse en rappelant combien l’activité physique était nécessaire pour chacun d’entre nous. Je voulais simplement montrer que, même dans des moments de stress, je m’astreignais au devoir d’exemplarité auquel je me suis engagée en pratiquant moi-même ces trente minutes quotidiennes.