C'est un plaisir de retrouver, comme chaque année, le président et les commissaires, ainsi que le directeur général et les directeurs de l'ASN, pour la présentation du rapport sur l'état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France.
Gérard Longuet, premier vice-président de l'Office, et moi-même avons jugé indispensable de maintenir ce rendez-vous annuel à la période habituelle, malgré l'agenda électoral. À notre grand regret, nous sommes tous deux empêchés d'être physiquement présents, en raison d'engagements liés aux échéances électorales.
Cette audition sera donc présidée par Catherine Procaccia, l'un des piliers de l'Office et l'une de nos collègues les plus expérimentées sur ce sujet, comme sur de nombreux autres. Elle a notamment participé à la mission sur la sécurité nucléaire, la place de la filière et son avenir, lancée à la suite de la catastrophe de Fukushima.
Catherine Procaccia sera épaulée par plusieurs de nos collègues, notamment Émilie Cariou, référente sur les questions nucléaires au sein de l'Office et qui a participé à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires présidée par Barbara Pompili, ainsi que Bruno Sido. Tous deux viennent de remettre à l'Office un rapport exigeant et rigoureux, dans lequel ils ne mâchent pas leurs mots, sur la préparation du prochain Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR).
D'autres questions seront sans doute posées par Thomas Gassilloud qui fut rapporteur avec Stéphane Piednoir sur le nucléaire du futur et les conséquences de l'abandon du projet de réacteur Astrid, ainsi que par nos autres collèges présents aujourd'hui au Sénat ou connectés à distance.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, je tiens à rendre hommage à la mémoire du grand et infatigable serviteur de l'État que fut Bernard Bigot, disparu il y a quelques jours. Scientifique éminent et passionné, il a vu ses exceptionnelles qualités intellectuelles et humaines reconnues bien au-delà de nos frontières.
Je me souviens avec émotion qu'il fut, au début des années 2000, mon directeur à l'École normale supérieure de Lyon ; je lui garde une grande tendresse. Son inépuisable énergie le conduisait parfois à des actions inhabituelles, comme frapper à la porte d'un collègue à 7 heures du matin et s'étonner de son absence...
Débordant lui-même d'énergie, il s'est assez naturellement retrouvé responsable, avec Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor), d'un des projets les plus ambitieux et dotés de la plus grande envergure internationale en matière de recherche d'une source d'énergie durable.
Les membres de l'Office l'ont connu aussi en tant que Haut-commissaire à l'énergie atomique, puis comme administrateur général du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). La mémoire de Bernard Bigot restera longtemps vivace au sein de la communauté scientifique.
Avant de confier la présidence de la réunion à Catherine Procaccia, je souligne que, tout au long de cette législature, l'Office n'a eu qu'à se féliciter de ses échanges avec l'ASN, à l'occasion de la présentation des rapports annuels, d'auditions publiques plus ciblées, par exemple sur les déboires du chantier de Flamanville, d'études comme sur la récente évaluation du PNGMDR, ou de questions plus ponctuelles, telles que les risques nucléaires sur le plateau de Saclay.
Au nom de l'Office, je remercie le président Bernard Doroszczuk et ses équipes pour leur disponibilité, leur réactivité et leur très grande compétence.