Intervention de Géraldine Pina

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 17 mai 2022 à 14h35
Audition de l'autorité de sûreté nucléaire sur son rapport annuel pour 2021

Géraldine Pina, commissaire de l'Autorité de sûreté nucléaire :

Dans le domaine médical, l'état de la radioprotection s'est maintenu en 2021 à un niveau satisfaisant.

Si nous souhaitons cette année insister sur ce domaine, c'est d'abord parce que les enjeux de radioprotection y sont spécialement importants, et centrés sur le bénéfice pour le patient. C'est aussi parce que la crise sanitaire a particulièrement touché ce domaine. C'est, enfin, parce que le domaine médical s'inscrit dans une temporalité courte, marquée par de constantes innovations.

Pour la population, la première cause d'exposition aux rayonnements artificiels est médicale - loin devant l'exposition industrielle. Par ailleurs, la majeure partie des personnes suivies pour une exposition professionnelle travaillent dans le monde de la santé ; ces professionnels sont aussi confrontés à d'autres risques, comme les risques infectieux et hémorragique, à la gestion desquels le risque radiologique doit être intégré.

L'exposition médicale présente la particularité d'apporter un bénéfice au patient, dans la mesure où l'acte est justifié. Nous attachons une importance spéciale à la pertinence de la prescription et à la justification des actes, qu'ils soient courants - radiographie ou scanner - ou qu'il s'agisse de nouvelles modalités, comme l'hypofractionnement en radiothérapie.

La crise sanitaire a mis en tension le système de soins sur une longue période. Dans un tel contexte, la bonne appropriation et la bonne maîtrise des fondamentaux de la radioprotection sont garantes du haut niveau de protection attendu dans ce domaine.

Ces dernières années, le contrôle et les décisions de l'ASN ont visé à responsabiliser l'ensemble de la chaîne, des décideurs aux acteurs. Ainsi, un ingénieur biomédical a la responsabilité d'intégrer, lors de la construction ou de la réfection d'un bloc opératoire, les contraintes liées à la radioprotection.

Nous constatons une progression, mais encore trop lente, de la formation à la radioprotection pour les utilisateurs non spécialistes des rayonnements ionisants. Cette acculturation doit encore s'améliorer.

La santé ne correspond pas au temps long du domaine nucléaire. Les innovations y sont constantes, avec une pression forte pour les intégrer à la chaîne de soins. L'ASN attend des progrès en matière d'anticipation et de prise en compte de ces changements.

Dans ce domaine, nos demandes et attentes s'adressent à des professionnels qui, nous tenons à le souligner, ont montré leur capacité à maîtriser le risque radiologique en situation normale comme en situation de crise.

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