Intervention de Chantal Deseyne

Commission des affaires sociales — Réunion du 29 juin 2022 à 9h30
Lutte contre l'obésité — Rapport d'information

Photo de Chantal DeseyneChantal Deseyne :

rapporteur. – Nous reconnaissons tous que l’obésité est une maladie. Il ne s’agit pas de stigmatiser les personnes qui en sont atteintes. Il me semble toutefois qu’il est possible de considérer le surpoids et l’obésité comme une forme d’addiction et en particulier au sucre. L’histoire nous enseigne que la consommation de sucre est concomitante de l’essor industriel anglais, les ouvriers y trouvant une manière efficace de se rassasier, voire de se doper. Sans prise de conscience ni réelle détermination pour changer les comportements alimentaires, aucun dispositif ne pourra fonctionner.

Je rejoins les propos de Monsieur Mouiller sur les doutes légitimes que l’on peut avoir sur l’efficacité des taxes. Nous rappelons dans le rapport qu’elles touchent les plus précaires, sans pour autant modifier forcément leurs habitudes de consommation. Les fabricants ou distributeurs de sodas, par exemple, peuvent aussi choisir d’imputer le surcoût à leurs marges pour conserver leur part de marché.

Par ailleurs, dans les milieux précaires, qui ne sont pas autant sensibilisés aux questions de nutrition, pouvoir offrir à ses enfants un soda ou une viennoiserie constitue aussi une forme de satisfaction.

Notre rapport retient donc une approche équilibrée sur les questions de fiscalité. Taxer les industries agroalimentaires pour les inciter à reformuler les recettes de leurs produits ultra-transformés me semblerait par exemple très pertinent. Le produit de cette fiscalité pourrait servir à financer d’autres dispositifs, comme les chèques alimentation, et diriger ainsi les consommateurs vers des produits sains.

Madame Puissat, le transport bariatrique ne fait pas du tout l’objet de notre rapport. Mme la présidente me dit que les choses n’ont en revanche pas bougé sur ce sujet...

Au-delà de la vingtaine de maladies chroniques induites par le surpoids et l’obésité, cette pathologie entraîne aussi des retards de dépistage de cancer, notamment chez la femme, qui souffre de l’image dévalorisante de son corps... Il faut aussi tenir compte de nombreux aspects psychologiques.

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