Je remercie au préalable le président Larcher, qui a accepté d'ouvrir cette audition à l'ensemble des commissions de notre assemblée.
Nous sommes très heureux et honorés de recevoir aujourd'hui plusieurs experts français ayant participé aux travaux du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
Nous avions déjà eu la chance d'accueillir des experts du GIEC le 6 octobre dernier pour une présentation passionnante des conclusions du groupe de travail 1 consacré aux aspects scientifiques du système climatique et du changement climatique.
La réunion du jour sera consacrée aux conclusions du groupe 2, portant sur les impacts du changement climatique ainsi que sur les enjeux d'adaptation et de vulnérabilité, et aux conclusions du groupe 3, qui aborde les scénarios de réduction des gaz à effet de serre (GES) pour limiter le changement climatique, autrement dit les moyens d'action.
Le rapport du groupe 1 avait fait le constat de la hausse continue des GES et de l'intensification des événements climatiques extrêmes depuis la période préindustrielle. Les deux derniers tomes ne laissent aucun doute : nous devons agir aujourd'hui, et de manière très déterminée, au sein de tous les secteurs, si nous voulons limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius. Nous devons par ailleurs mieux nous adapter au réchauffement actuel et à venir et à ses conséquences.
Pour aborder l'ensemble ces sujets, nous accueillons aujourd'hui : Mme Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail 1, que nous avions déjà reçue en octobre ; M. Gonéri Le Cozannet, du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), spécialiste des enjeux liés à la montée du niveau de la mer, auteur principal du chapitre « Europe » du groupe 2 ; Mme Annamaria Lamel, directrice de recherche à l'université Paris 8, auteure du chapitre 17 sur la prise de décisions du groupe de travail 2 du GIEC ; Mme Nadia Maïzi, professeur à Mines ParisTech, spécialiste de l'énergie et de la modélisation prospective, auteure principale du chapitre « Demande et services » du groupe 3.
Cette réunion s'inscrit pleinement dans le cadre des travaux de notre commission d'élaboration et de contrôle des politiques publiques de réduction des émissions de GES et d'adaptation aux effets du dérèglement climatique, ainsi que de suivi des négociations climatiques internationales, notamment dans le cadre de la prochaine COP 27. Toutefois, compte tenu du caractère transversal et structurel des enjeux soulevés par la transition écologique, elle est donc exceptionnellement ouverte à tous les sénateurs.
Avant de vous laisser la parole, j'aimerais souligner que les rapports du GIEC se contentent de nous présenter l'état des lieux de la connaissance scientifique. Aussi vos analyses se veulent-elles « pertinentes politiquement, mais non prescriptives », selon l'expression régulièrement utilisée dans vos publications. Je tiens à vous dire, au nom de mes collègues, que nous apprécions particulièrement votre attention constante à trouver le ton « juste », pour présenter de manière rigoureuse et accessible les connaissances actuelles faisant l'objet d'un consensus scientifique planétaire. Nous sommes conscients de la difficulté de la tâche qui est la vôtre : celle d'éclairer les décideurs sans se substituer à eux. C'est pourquoi nous vous remercions de vous prêter à nouveau à cet exercice qui n'est pas aisé.