Intervention de Corinne Imbert

Commission des affaires sociales — Réunion du 13 juillet 2022 à 9h00
Application de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2021 et situation et perspectives des comptes sociaux – examen du rapport d'information de la mecss

Photo de Corinne ImbertCorinne Imbert :

rapporteure pour la branche assurance maladie. – Merci de cette présentation claire et pragmatique. Côté branche maladie, j’ai retenu deux mots : malade et anémiée, il ne reste plus qu’à préparer la perfusion ! Faut-il être fataliste et considérer que notre système de santé peut se le permettre ? Quid de la question de la reprise de la dette par la Cades ? Va-t-on encore augmenter le plafond ? Si les taux d’intérêt augmentent, cela nous coûtera cher. Nous avons eu la chance d’avoir un Ondam en forte augmentation l’année dernière. S’agit-il d’une question d’organisation ? Certainement un peu, mais c’est surtout une question de responsabilisation de chacun. L’espérance de vie en bonne santé n’évolue pas beaucoup ; compte tenu de la démographie, les dépenses de santé augmentent. En reviendra-t-on au « quoi qu’il en coûte » ? J’attends avec impatience le prochain PLFSS. D’habitude, on nous proposait un coup de rabot sur le médicament et un coup de rabot sur l’hôpital. Or je n’imagine pas aujourd’hui que l’on puisse donner un coup de rabot sur l’hôpital : ce serait fatal. On demandera donc certainement un effort au médicament…

Avant d’être sénatrice, je pensais que pour contrôler le déficit, il suffisait de tout remettre à plat, de s’interroger sur nos moyens et de fixer des priorités par rapport aux objectifs. Mais on voit bien que l’on ne contrôle plus rien. Le déficit de la branche maladie est équivalent à celui de l’ensemble des régimes de base de sécurité sociale, c’est historique. Je n’ai ni remède ni cocktail de perfusion à proposer pour que le système aille mieux.

Mme Raymonde Poncet Monge. – On manque d’une vision intégrée des cinq branches. On prend trop l’habitude de les examiner une par une. Or il faut aussi mesurer l’impact des décisions que nous prenons sur les autres branches. René-Paul Savary a rappelé que le Ségur de la santé avait été une bonne chose pour la branche vieillesse, mais pas pour la branche maladie. Est-ce une bonne idée de reculer l’âge de la retraite à soixante-cinq ans quand l’espérance de vie en bonne santé n’avance plus ? Pour travailler, il faut être valide !

Par ailleurs, en retardant l’âge de départ à la retraite, on améliore certes le solde de la vieillesse, mais on détériore celui de l’invalidité ainsi que les chiffres du chômage. Il va falloir revoir toute cette dialectique et repenser notre système de sécurité sociale dans son intégralité. Un audit sur cette question me paraît nécessaire. Idem pour l’autonomie : tant qu’il n’y aura pas de prévention en ce sens dans les autres branches, la branche autonomie aura toujours besoin de recettes supplémentaires pour faire face à la dégradation. Peut-être faudrait-il recenser toutes ces interactions dans un tableau synoptique ? Ce serait un point d’étape nécessaire si l’on souhaite réorganiser le système.

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