– Madame la présidente, mesdames, messieurs les sénateurs, je vais vous parler des mesures de prévention qui ont été prises par Santé publique France. Elles l’ont été dans une logique de continuum avec les données que le docteur Coignard vient de vous présenter. En effet, les différentes mesures de prévention visent à cibler des populations. Il est donc très important pour nous de voir comment l’épidémie évolue et, en particulier, comment les profils des personnes atteintes évoluent.
Pour ce faire, nous avons pu nous appuyer sur le dispositif Sexosafe, qui existait à Santé publique France depuis 2016. Ce dispositif est à la fois un dispositif digital et un dispositif de terrain, à destination des milieux fréquentés par la communauté LGBT. Dès le 20 mai, nous avons pu, grâce à ce dispositif, publier un premier post sur les réseaux sociaux. Nous avons ensuite mis en place une foire aux questions (FAQ). Le 27 mai, un article est paru sur le site sexosafe.fr pour expliquer ce que l’on savait à ce moment-là sur la variole du singe.
Puis, au fur et à mesure, nous avons mis à disposition des acteurs de terrain, des ARS, mais aussi des associations, notamment celles qui sont en contact avec les différents lieux de consommation sexuelle, un certain nombre d’outils. Nous avons conçu des affiches, une fiche conseil dédiée aux personnels des établissements les plus concernés par la variole du singe, ainsi qu’un flyer pour diffusion dans les lieux de consommation sexuelle et, surtout, pour les marches des fiertés qui avaient lieu entre la fin du mois de mai et le début du mois de juillet dans de nombreuses grandes villes françaises. C’était très important. En parallèle, nous avons mené un certain nombre de campagnes sur les réseaux sociaux.
À partir de la mi-juin, nous sommes passés à une communication d’intensité plus forte, avec une campagne d’affichage plus soutenue dans les bars, restaurants et clubs gay ou gay-friendly, et une campagne digitale elle aussi plus intense. Celle-ci s’est appuyée sur les réseaux sociaux et les sites communautaires, notamment Komitid et Misterb&b, ainsi que sur les applications de rencontre, puisqu’il y avait là un fort enjeu – je pense, par exemple, à Hornet ou Grindr. Il y a ensuite eu un partenariat avec d’autres médias communautaires, notamment avec les radios Radio FG et G One Radio. Le cœur du message portait alors sur le repérage des symptômes, qui ont d’ailleurs pu évoluer au cours de l’épidémie, sur la conduite à tenir et sur la nécessité de faire appel à un professionnel de santé.
Le troisième temps de communication tournera autour du repérage des symptômes, mais aussi de la promotion de la vaccination depuis l’avis rendu par la Haute autorité de santé (HAS) et sur l’ouverture d’une ligne d’aide à distance, Monkeypox Info service. Nous poursuivons donc la campagne digitale, avec différentes adaptations.
Pour le terrain ont été conçus une affiche pour les lieux de vaccination, une nouvelle fiche conseil pour les personnels des lieux de convivialité, ainsi qu’un certain nombre de flyers évoquant la vaccination.
Pour ce qui concerne les populations autres que les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, nous sommes également en train de travailler à des fiches pour le site internet Vaccination Info service, lequel est destiné à la fois aux professionnels de santé et au grand public.
En termes de performance, notre campagne a réussi à atteindre de nombreuses personnes de sa cible, puisque nous avons recensé plus de 200 000 clics sur les bannières qui pouvaient apparaître sur des sites ciblés – ce geste de l’internaute pour aller vers l’information que nous lui proposons constitue, du reste, un indicateur très intéressant. Nous nous sommes appuyés sur plus de 300 établissements, ce qui a représenté à peu près un million d’occasions de voir les affiches que nous diffusions. Nous disposons d’un certain nombre d’autres indicateurs, sur lesquels je pourrai revenir.
Pour terminer, j’évoquerai Monkeypox Info service : cette ligne est ouverte tous les jours, de 8 heures à 23 heures, depuis aujourd’hui. C’est un dispositif extrêmement intéressant pour compléter toutes nos autres actions de prévention, puisqu’il permet aux personnes inquiètes d’avoir un interlocuteur tout de suite.