Intervention de Xavier Lescure

Commission des affaires sociales — Réunion du 13 juillet 2022 à 9h00
Variole simienne – Audition du professeur xavier lescure infectiologue à l'hôpital bichat de Mm. Bruno Coignard directeur des maladies infectieuses et françois beck directeur de la prévention et de la promotion de la santé de santé publique france et du docteur clément lazarus représentant de la direction générale de la santé

Xavier Lescure, infectiologue à l’hôpital Bichat :

– Je ne pense pas que le taux de mortalité dans notre pays atteigne 10 %, comme en Afrique de l’Ouest, où il est difficile d’estimer la létalité précise de la maladie. Santé publique France n’a pas recensé de décès dans les pays de la zone Nord, alors que 7 000 ou 8 000 cas sont documentés. Les patients touchés chez nous ne présentent pas de risques de développer une forme grave.

Cette réponse pourrait différer si l’épidémie se diffusait chez des personnes à risques de forme grave – les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Pour ces raisons, nous voulons éviter la diffusion de la maladie au-delà de la communauté actuelle.

Les circuits de dépistage et de diagnostic se mettent en place progressivement. L’offre au début était centrée sur les établissements de santé de référence, ce qui a provoqué un engorgement assez rapide, les cas étant surtout recensés en Île-de-France. Le déploiement d’autres centres a permis de réduire le délai de diagnostic. Enfin, aujourd’hui, un diagnostic est possible avec une approche clinique par des équipes expérimentées.

D’un point de vue sanitaire, nous ne sommes pas très inquiets, d’une part parce que la transmission interhumaine est très faible, d’autre part parce que nous disposons d’outils thérapeutiques curatifs, de traitements antiviraux dont l’efficacité semble assez puissante et la tolérance correcte. Je ne pense pas qu’il faille craindre une diffusion dans la population générale dans des proportions inquiétantes.

Pour les enfants, le tecovirimat est indiqué à partir de 13 kilogrammes de poids corporel, soit environ l’âge de 2 ans. Le brincidofovir est indiqué dès la naissance. Chez la femme enceinte, on peut utiliser les immunoglobulines.

Nous disposons de peu de données sur l’efficacité du vaccin antivariolique classique sur le monkeypox, mais elle est estimée à 85 %. On sait que la mémoire de la vaccination est stable et perdure longtemps.

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